ETRE UNE OMBRE
Au royaume des ombres trône la loi des nombres.
Félinité diaphane de lianes
translucides.
Silhouettes si fluides de déesses
incurvées
que s'évaporent les reflets de
ces muses déliées.
Quand, dans sa quête austère,
l'androgynie la guette
et que son univers chancelle entre
deux disettes,
une immense détresse sur des
talons trop noirs
engouffre des magazines qui
bradent du désespoir.
La fêlure est profonde, l'idéal
sonne trop faux.
Amputer les formes pour occulter
les maux.
S'illusionner un jour et retomber
plus bas
pour vomir sa révolte et alléger
son pas.
Disparaître,
"transparaître" un peu plus chaque jour.
Evanescence toujours qui renie la
naissance.
Dictature de l'étroit qui
revendique parfois
la fierté d'être femme et de
n'être plus soi.
Prisonnière tous les jours un peu
plus de ton sort.
Ecuyère chaque nuit sur le dos de
la mort.
Tu voulais exister, te surprends
à sombrer
pour t'être fourvoyée sur le
sens à donner.
Au royaume des ombres trône la
loi des nombres.
Félinité diaphane de lianes
translucides.
Silhouettes si fluides de déesses
incurvées
que s'évaporent les reflets de
ces muses déliées.
©
Marianne Claret Rausis