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Petites chroniques d'été

 

Présentation de l'auteur
Chronique des géraniums en fleurs (1)
Chronique des géraniums en fleurs (2)
Dernière chronique des géraniums
Petite chronique d'un soir d'été sur un balcon au printemps
Petite chronique d'avant l'été
Petite chronique d'été (1)
Petite chronique d'été (2)
Petite chronique d'été (3)
Petite chronique de l'été 2000
Petite chronique de l'été qui revient, de l'écriture, des montagnes et des anges
Dissolution


Petite chronique d’été (1)

Petites chroniques d’été. Vous aimeriez lire ça ?

On parlerait de l’été, d’un été, de cet été-là. Et d’autres, plus anciens. Et des étés prochains. Peut-être.

On parlerait des géraniums qui fleurissent et prospèrent et décorent le balcon. On parlerait du balcon sur lequel on se tient et des jardins autour. On parlerait de la pluie et du temps qui coule. Et du soleil aussi.

On écrirait tout cela et d’autres choses encore. Tout. Presque tout. Sauf les secrets, ceux qu’on aimerait murmurer à l’oreille de celle que l’on aime. Même s’ils sont tous inscrits, ces secrets, entre les mots, entre les lignes, et qu’elle les comprend tous. Personne ne les devine, ces secrets. Sauf elle. Sauf vous, mais vous n’irez rien redire. A personne. Jamais. Ni à elle, surtout.

On écrira donc sur l’amour en général seulement. On écrira sur les fleurs, les abeilles qui butinent, les papillons qui papillonnent, les éléphants qui barrissent, les chameaux dans le désert, les dromadaires unibosses et les caméléons. On racontera les princesses des sables, les poissons-chats, les fées des abîmes et les sirènes des abysses profonds. On évoquera des ivresses, des vertiges et d’autres instants sublimes. On dira les bonheurs de la vie et de beaucoup de moments délicieux.

On parlera de la littérature, de l’écriture, des mots. Sans souci d’actualité, parce que l’actualité passe, mais pas la littérature.

On parlera de Marguerite Duras. Elle écrivait des chroniques dans " Libération " cet été-là, l’été 80, il y a vingt ans. On vient de lire sur Internet la toute première de ces chroniques. Elle écrit à propos de la pluie, elle y écrit qu’il pleut. On pensera à acheter le livre où ces chroniques sont réunies : " L’été 80 " (Éditions de Minuit). On ne le lira pas tout de suite, ce sera une lecture d’automne. On se réjouira de l’automne rien que pour ça.

Puis l’on ira jusqu’à Zurich, voir au zoo le petit éléphant né en direct sur Internet le 10 juin à cinq heures trente-quatre du matin. Il se prénomme Aishu, c’est un nom chinois. Sa mère s’appelle Ceyla-Himali. Ce sont des noms qu’on s’est mis à aimer.

En attendant, on regarde les géraniums prospérer. Ils ont mis si longtemps à fleurir. Il a fallu attendre fin juin. Plus rien ne les arrête, désormais. Comme l’écriture, que rien n’arrête, pas même le temps qui passe. Sauf l’amour. Et encore ça, on l’écrira.

© jean-pierre.cousin@bluewin.ch
Sa 01/07 – je 27/07/2000

 

Page créée le 01.08.01
Dernière mise à jour le 01.08.01

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