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 français Mikhaïl Chichkine 
                      / Dans les pas de Byron et TolstoïDu lac Léman à 
                      l'Oberland bernois
 traduit de l'allemand 
                      par Colette Kowalski Il n'y a assurément 
                      aucun pays, aucune partie de notre terre qui soit à 
                      tant d'égards aussi remarquable et intéressante 
                      que la Suisse. L'homme et le philosophe au sens le plus 
                      large de ces termes ne trouveront nulle part ailleurs tant 
                      de matière à étude, à observations 
                      et tant de pur plaisir de vivre. Johann Gottfried Ebel, 
                      Pour qui la Suisse est-elle remarquable ? Début du voyage Il y a des noms qui 
                      ont par paires : Goethe et Schiller, Frisch et Dürrenmatt, 
                      Nietzsche et Dostoïevski... Et il y a des noms qui, 
                      dans l'histoire, dans la littérature, dans la conscience 
                      quotidienne, ne se rencontrent jamais, par exemple Byron 
                      et Tolstoï. Ou bien Nietzsche et Herzen. Goethe et 
                      Klee.Il en va autrement en Suisse. Destins et livres, pensées 
                      et mondes s'y sont croisés par les voies les plus 
                      étranges.
 Qu'est-ce qui pourrait bien lier Byron, le romantique démoniaque, 
                      et Tolstoï, le sage ? Tous deux avaient vingt-huit 
                      ans quand ils arrivèrent au lac Léman. Et 
                      tous deux partirent en montagne, parcourant exactement le 
                      même itinéraire, de Montreux au Simmental par 
                      le col de Jaman, de là vers Interlaken et Grindelwald. 
                      Ils laissèrent leur regard errer sur les mêmes 
                      sommets, marchèrent peut-être sur les mêmes 
                      pierres, dormirent sans doute dans les mêmes maisons, 
                      se reposèrent à l'ombre des mêmes arbres. 
                      Et tous deux écrivirent un journal dont les notes, 
                      plus tard, passèrent directement dans leurs textes.
 C'est cela qui présente un intérêt particulier 
                      : non pas fouiller dans l'oeuvre complète, élaborée 
                      avec soin, mais regarder par-dessus leur épaule, 
                      mettre ses pas dans les leurs, contempler leurs montagnes, 
                      trouver à travers des mots et des pierres des points 
                      de contact avec eux et avec bien d'autres encore qui, par 
                      leurs textes, leur pinceau, leur musique, ont vaincu la 
                      mort.
 Cela fait déjà un certain temps que je me 
                      prépare à ce voyage : j'ai feuilleté 
                      les lettres et les journaux les plus divers, cherché 
                      dans d'anciens ouvrages des indications sur ce que pouvait 
                      être un périple en montagne cent cinquante 
                      ans plus tôt. Je voulais m'approcher d'eux, tout faire 
                      comme eux, fidèlement, même s'il ne s'agissait 
                      que de bagatelles ; par exemple je voulus apprendre comment 
                      on s'habillait à l'époque, ce qu'on emportait 
                      avec soi. Dans le vieux Guide de poche à l'usage 
                      des voyageurs dans l'Oberland bernois, j'ai trouvé 
                      d'utiles conseils : double voile vert pour se couvrir le 
                      visage lors de la traversée des champs de neige ou 
                      des glaciers au soleil ; des bretelles blanches de poil 
                      de chèvre (et non de cuir) ; des gants solides, montant 
                      haut, en grosse toile grise ou en nankin ; des chemises 
                      à petits boutons de nacre sur la poitrine et au col 
                      pour ne pas être brûlé par le soleil 
                      ; une canne solide, assez longue, sans noeuds et avec un 
                      bout ferré; un collet ou un petit manteau de taffetas 
                      ciré pour se protéger de la pluie ; une gourde 
                      remplie de kirsch ou de vinaigre de framboise ; une demi-livre 
                      de sucre et de thé ; des épingles et aiguilles 
                      à coudre avec du fil blanc et noir ; de la ficelle 
                      un peu forte ; un peigne ; un rasoir ; un petit miroir dans 
                      le portefeuille ; un encrier de corne avec une pointe ; 
                      deux morceaux de bougie pour pouvoir visiter les grottes 
                      ; enfin quelques centaines de crampons à chaussures."
 Je voulais voyager comme ils l'avaient fait autrefois, mais 
                      il apparut que je n'avais rien de tout cela : je ne possédais 
                      ni bretelles de poil de chèvre ni petit manteau de 
                      taffetas ciré, sans parler des centaines de crampons 
                      à chaussures. En revanche, j'ai emporté mon 
                      ordinateur où je suis en train de saisir la préface 
                      à mon livre de voyage, auquel on a fait un mauvais 
                      pronostic : pourquoi un de plus, il y en a déjà 
                      des dizaines ! Je ne sus que répondre à cela, 
                      et je ne le sais toujours pas.
 Le train qui m'amène au lac Léman vient juste 
                      de s'engouffrer dans un tunnel. La dame d'un certain âge 
                      assise en face, à la fenêtre, et qui parlait 
                      avec animation dans son téléphone portable, 
                      peste parce que la communication a été interrompue.
 Quand, de Paris, Tolstoï partit pour Genève, 
                      il écrivit à Tourgueniev, son ami écrivain 
                      : "J'ai fait excellemment de quitter cette Sodome. 
                      Pour l'amour de Dieu, allez-vous-en aussi quelque part, 
                      mais point avec le chemin de fer. Le chemin de fer est au 
                      voyage ce que le bordel est à l'amour. Il est tout 
                      aussi commode, mais tout aussi inhumainement mécanique 
                      et monotone à mourir."
 Le train réduit sa vitesse, il travers le tunnel 
                      très lentement, c'est à peine s'il avance. 
                      A la lumière des lampes, les gouttes étincellent 
                      contre les vitres. Cela fait longtemps que j'ai programmé 
                      mon voyage pour ces jours de septembre ; visiblement, la 
                      pluie a fait de même. On verra jusqu'à quel 
                      point elle s'entête. Moi, je ne céderai pas.
 Nous sortons du tunnel dans un bruit de ferraille ; un mur 
                      peint de graffitis défile ; entre les orgies de calligraphie 
                      multicolore, un simple "Albanais dehors !" accroche 
                      l'oeil.
 Peut-être les 
                      récits de voyage me fascinent-ils déjà 
                      parce qu'il n'en existe pour ainsi dire pas en Russie. Ici, 
                      toutes les librairies ont un rayon qui leur est réservé. 
                      Dans mon pays, le phénomène historico-culturel 
                      du voyage à pied pour jouir des paysages et se détendre 
                      est également inconnu. Il est possible que cela vienne 
                      de ce que, là-bas, quand on se déplace à 
                      pied (ou quand on voyage, car, comme disait Gogol, on y 
                      peut rouler en voiture pendant trois ans sans arriver nulle 
                      part), même si on s'écarte de vingt ou trente 
                      kilomètres à droite ou à gauche, cela 
                      ne fait aucune différence, la vue ne change pas, 
                      le paysage reste le même, la forêt, le ciel, 
                      sont immuables. Et au bout de cent ou deux cents kilomètres, 
                      c'est toujours la même chose.Le premier livre du genre écrit en russe sur le modèle 
                      occidental est dû à l'écrivain et historien 
                      Nicolas Karamzine. Il est vrai que, dans ses Lettres 
                      d'un voyageur russe, il s'agit d'une pérégrination 
                      à travers l'Europe occidentale, mais il parle également 
                      de son excursion dans les montagnes de l'Oberland bernois 
                      en 1789. A cette époque, il n'avait pas plus de vingt 
                      ans et inspirait, avec le zèle d'un élève 
                      avide de savoir, l'air culturel de l'Europe de l'Ouest. 
                      Le dernier cri, quand on partait dans les Alpes, était 
                      d'emporter dans son sac à dos les Lettres de deux 
                      amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes 
                      (qui sont en fait le tout premier livre de voyage) de Rousseau.
 Le roman d'amour passionné, publié en 1761, 
                      fit éclater la vieille conception du monde. Julie 
                      ou la Nouvelle Héloïse est sans doute un 
                      des livres les plus révolutionnaires de l'humanité 
                      ; avec lui a grandi la génération de ceux 
                      qui, en France, ont été les acteurs de la 
                      Révolution. Il fit des montagnes, où l'homme 
                      n'existe pas avec sa culture malade, qu'il retourne contre 
                      lui-même, où rien n'est perturbé par 
                      la civilisation, un objet de culte. Elles se revêtirent 
                      d'une nouvelle fonction : celle d'un rempart protégeant 
                      l'harmonie, de murailles entourant la nature et la simplicité 
                      originelles, une très ancienne béatitude dansl 
                      'état de nature que rien encore n'est venu détruire
 La vieille religion s'était épuisée, 
                      une nouvelle croyance naquit, ou une nouvelle hérésie, 
                      selon ce qu'on veut y voir. Rousseau écrivit Rêveries 
                      du promeneur solitaire. Et nous avons là un des mots 
                      clés du nouveau culte : le promeneur solitaire, indépendant, 
                      sensible, exalté.
 C'était une religion pour intellectuels, pour philosophes. 
                      Tirés de leur cabinet de travail et placé 
                      dans la nature, ils perdaient leurs quatre murs habituels, 
                      qui s'élargissaient et accueillaient tout : les montagnes 
                      devenaient des bibliothèques, les nuages des livres, 
                      la prairie le siège. On attribua à la nature 
                      un autre rôle, on chercha en elle le reflet de ses 
                      sentiments, elle devint la métaphore de l'âme 
                      humaine.
 Le livre de Karamzine suscita en Russie un véritable 
                      culte. Ses adeptes ne partaient plus en promenade avec Rousseau, 
                      ils emportaient un livre de Karamzine, mais toujours dans 
                      les Alpes. On ne pouvait tirer aucune jouissance culturelle 
                      des grandes étendues russes, cheminer à travers 
                      de vastes plaines et des forêts sans fin était 
                      vu comme un signe infaillible de pauvreté. De la 
                      même façon, à l'Ouest, déplacements, 
                      pèlerinages, voyages, évoquaient jusqu'au 
                      XVIIe siècle, malencontre, malheur et danger. 
                      On ne se rendait guère de son plein gré dans 
                      des contrées lointaines : soit on y était 
                      contraint par la guerre ou par le bannissement, soit l'activité 
                      commerciale, pleine de risques et de périls, l'exigeait 
                      (le mot anglais travel vient de "travail"). 
                      Avec l'amélioration des routes, la construction de 
                      nouveaux véhicules plus confortables et d'hôtels 
                      chic, les mesures de protection plus efficaces contre les 
                      brigands et les agressions, bref, avec la nouvelle infrastructure, 
                      voyager était devenu agréable et peu à 
                      peu s'était développée une sorte de 
                      tourisme qui était le privilège des riches. 
                      En Russie, on continuait à ne voir que les fatigues 
                      et les difficultés des longs trajets à pied. 
                      On se déplaçait en coche ou par bateau et 
                      pour l'agrément, alors que le pauvre peuple était 
                      obligé de s'user les jambes, faute de pouvoir se 
                      payer autre chose. Seuls les gens fortunés appréciaient 
                      la marche, et s'offraient ce plaisir en Europe, dans les 
                      Alpes.
 Sans doute la chasse est-elle en Russie l'équivalent 
                      de ce qu'est, en Europe occidentale, la randonnée 
                      ou le voyage à pied qui permettait à l'intellectuel 
                      assuré de son pain quotidien de se promener dans 
                      la nature, et de s'adonner à des pensées philosophiques. 
                      On n'aurait pas tort de considérer que la première 
                      relation de voyage pédestre fut Les Carnets d'un 
                      chasseur de Tourgeniev. l'écrivain, armé 
                      d'un fusil, vagabondait dans les forêts et décrivait 
                      la beauté de la nature, mais ses tableaux montraient 
                      forcément l'horreur du servage. C'est manifestement 
                      une maladie dont la littérature russe souffre depuis 
                      sa naissance : ne pas parler de ce qu'on attend.
 De l'écrivain marcher, on attendait qu'il fût 
                      en harmonie avec la nature, mais il produisit un livre qui 
                      disait son désaccord avec le monde. Ou le désaccord 
                      du monde avec lui.
 Derrière la vitre, 
                      le lac Léman brille déjà depuis un 
                      moment sous les rayons du soleil qui percent les nuages 
                      . "Mesdames et Messieurs, nous arrivons à 
                      Lausanne"." Je vais prendre maintenant la 
                      correspondance pour Montreux où j'endosserai ma tenue 
                      de marcheur. Mikhail Chichkine, Dans 
                      les pas de Byron et Tolstoï : Du lac Léman à 
                      l'Oberland bernois, traduit par Colette Kowalski,avec les photos de Yvonne Böhler, Noir sur Blanc, 2005.
   deutsch Michail Schischkin 
                      / Montreux Auf den Spuren von Byron und Tolstoj: MissolunghiEine literarische Wanderung 
                      vom Genfersee ins Berner Oberland Astapowo
 "Es gibt zuverlässig 
                      kein Land, keinen Theil unsers Erdbodens, der in so vielen 
                      Rücksichten merkwürdig und interessant wäre 
                      als die Schweiz. Der Mensch und der Philosoph in dem weitesten 
                      Sinn dieser Wörter, finden nirgends so viel Reichthum 
                      des Stoffes zu Untersuchungen, zu Beobachtungen und zu reinem 
                      Lebensgenuss als hier." Johann Gottfried Ebel, Für 
                      wen ist die Schweiz merkwürdig? (1793) Anreise Es gibt Namen, die sich reimen: Goethe 
                      und Schiller, Frisch und Dürrenmatt, Nietzsche und 
                      Dostojewskij 
 Und es gibt Namen, die in der Geschichte, 
                      in der Literatur, im alltäglichen Bewusstsein keinerlei 
                      Berührungspunkte aufweisen, zum Beispiel Byron und 
                      Tolstoj. Oder Nietzsche und Herzen. Goethe und Klee.Anders in der Schweiz. Hier haben sich auf den seltsamsten 
                      Wegen Schicksale und Bücher, Gedanken und Welten gekreuzt.
 Was könnte also den dämonischen Romantiker Byron 
                      und den großen Lehrmeister Tolstoj verbinden? Beide 
                      waren sie 28 Jahre alt, als sie an den Genfersee kamen. 
                      Und beide gingen sie in die Berge wandern, liefen die genau 
                      gleiche Strecke von Montreux über den Col de Jaman 
                      ins Simmental, von dort nach Interlaken und Grindelwald. 
                      Sie ließen ihren Blick über dieselben Berggipfel 
                      schweifen, traten vielleicht auf dieselben Steine, übernachteten 
                      vermutlich in denselben Häusern, ruhten sich im Schatten 
                      derselben Bäume aus. Und beide schrieben ein Tagebuch, 
                      von deren Eintragungen ein direkter Weg zu ihren späteren 
                      Texten führt.
 Genau das hat seinen besonderen Reiz: Nicht in ihrem mit 
                      Bedacht ausgearbeiteten gesammelten Werk zu stöbern, 
                      sondern ihnen über die Schulter zu blicken, ihre Fußstapfen 
                      nachzuvollziehen, ihre Berge anzuschauen, durch Wörter 
                      und Steine Berührungspunkte mit ihnen und noch mit 
                      vielen anderen mehr zu finden, die durch ihre Texte, ihre 
                      Pinsel, ihre Noten den Tod besiegt haben.
 Es ist schon eine Weile her, dass ich mich auf diese Wanderung 
                      vorbereitet habe: Ich habe in den verschiedensten Briefen 
                      und Tagebüchern gewühlt, Zitate gesammelt, in 
                      alten Büchern nach Hinweisen darauf geforscht, wie 
                      eine Bergwanderung vor hundertfünfzig Jahren wohl verlaufen 
                      sein mag. Ich wollte mich ihnen nähern, es ihnen getreu 
                      in allem gleichtun, sogar wo es nur um Bagatellen geht, 
                      wollte zum Beispiel erfahren, was man damals anzog, was 
                      man mitnahm. In einem alten Reiseführer, dem so genannten 
                      Taschenbuch für Reisende im Berner Oberland (Aarau, 
                      1829), fand ich folgende nützliche Ratschläge: 
                      "Der Fußreisende braucht einen Hut mit breitem 
                      Rande; einen grünen Doppelflor, um sich damit, beim 
                      Überwandern der Schneefelder oder Gletscher im Sonnenschein, 
                      das Gesicht zu bedecken; weiße Hosenträger von 
                      Ziegenhaar (ja nicht von Leder); weit hinaufreichende, starke 
                      Handschuhe von roher grauer Leinwand oder Nanking; Hemden 
                      mit kleinen Perlmutterknöpfen auf der Brust und am 
                      Halse, um nicht von der Sonne verbrannt zu werden; einen 
                      starken, ziemlich langen Stock, ohne Knoten und mit einer 
                      Stahlspitze; einen Kragen oder kleinen Mantel von Wachstaffent, 
                      um sich gegen den Regen zu schützen; eine Korbflasche, 
                      mit Kirschwasser oder Himbeeressig angefüllt; 1/2 Pfund 
                      Zucker und Tee; Steck- und Nähnadeln; weißen 
                      und schwarzen Zwirn; etwas starken Bindfaden; einen Kamm; 
                      ein Rasiermesser; einen kleinen Spiegel in der Brieftasche; 
                      ein hörnernes Tintenfass mit einem Stachel; zwei Enden 
                      Wachslicht, um die Grotten besuchen zu können; endlich 
                      ein paar hundert Schuhnägel."
 Ich hatte so wandern gehen wollen, wie sie es damals taten, 
                      aber es stellte sich heraus, dass ich nichts von alledem 
                      habe, ich besitze weder Hosenträger aus Ziegenhaar 
                      noch einen kleinen Mantel aus Wachstaffent, geschweige denn 
                      ein paar hundert Schuhnägel. Dafür habe ich mein 
                      Notebook mitgenommen, in das ich gerade jetzt das Vorwort 
                      zu meinem Wanderbuch tippe, dem man eine schlechte Prognose 
                      gestellt hat: Wozu noch eins, es gibt doch schon Dutzende! 
                      Ich wusste nicht so recht, was ich darauf erwidern sollte, 
                      bin auch jetzt noch um eine Antwort verlegen.
 Der Zug, der mich zum Genfersee bringt, ist gerade wieder 
                      in einen Tunnel gerast. Die ältere Dame, die am gegenüberliegenden 
                      Fenster sitzt und angeregt mit jemandem per Handy gesprochen 
                      hat, flucht jetzt, da die Verbindung unterbrochen worden 
                      ist.
 Als Tolstoj mit der Eisenbahn von Paris nach Genf reiste, 
                      schrieb er seinem Dichterfreund Turgenjew: "Das habe 
                      ich ausgezeichnet gemacht, dass ich dieses Sodom verlassen 
                      habe. Fahren auch Sie um Gottes Willen irgendwohin fort, 
                      aber bloß nicht mit der Eisenbahn. Für eine Reise 
                      ist die Eisenbahn, was für die Liebe das Bordell ist: 
                      Sie ist genauso bequem, aber auch genauso unmenschlich maschinell 
                      und tödlich eintönig."
 Der Zug verringert die Geschwindigkeit, ganz langsam fährt 
                      er durch den Tunnel, kriecht beinahe. Im Licht der Lampen 
                      schimmern die Tropfen auf den Scheiben. Diese Septembertage 
                      habe ich schon seit langem für die Wanderung eingeplant, 
                      offenbar hat der Regen das gleiche getan. Ich gebe nicht 
                      klein bei. Nun denn, mal schauen, wie hartnäckig der 
                      Regen ist.
 Der Zug rattert aus dem Tunnel heraus, eine mit Graffiti 
                      bemalte Wand zieht vorbei, zwischen kalligrafischen Farbenorgien 
                      sticht ein schlichtes "Albaner raus!" hervor.
 Mich fasziniert vielleicht das Genre 
                      Wanderbuch allein schon deshalb, weil es in Russland, im 
                      Gegensatz zum Westen, eigentlich kaum vorkommt. In jeder 
                      Buchhandlung hier gibt es eine eigens für solche Bücher 
                      bestimmte Ecke. Auch das kulturhistorische Phänomen 
                      des Wanderns, dieses Zu-Fuß-Unterwegsseins, um sich 
                      wieder und wieder an den Aussichten zu erfreuen und zu erholen, 
                      ist in meiner Heimat unbekannt. Vielleicht rührt das 
                      daher, dass, wenn man in Russland irgendwohin geht (oder 
                      besser reist, denn da kann man, wie Gogol sagte, drei Jahre 
                      lang mit der Kutsche fahren und kommt doch nirgends an), 
                      es keinen Unterschied macht, ob man zwanzig oder dreißig 
                      Kilometer nach rechts oder links abbiegt, die Aussicht ändert 
                      sich nicht, die Landschaft bleibt sich die gleiche, der 
                      Wald, der Himmel ist der gleiche. Und auch nach hundert 
                      oder zweihundert Kilometern hat sich nichts geändert.Das erste in Russisch verfasste Wanderbuch nach westlichem 
                      Muster stammt vom Schriftsteller und Historiker Nikolaj 
                      Karamsin, bei seinen "Briefen eines russischen Reisenden" 
                      handelt es sich allerdings um die Beschreibung seiner Reise 
                      durch Westeuropa, darunter auch die seiner Bergwanderung 
                      im Berner Oberland im Jahre 1789. Er zählte damals 
                      nicht mehr als zwanzig Jahre und sog mit dem Eifer eines 
                      wissbegierigen Schülers die kulturelle Luft Westeuropas 
                      ein. Damals waren Wanderungen in die Alpen mit Rousseaus 
                      Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied 
                      des Alpes (Briefe zweier Liebenden aus einer kleinen Stadt 
                      am Fuße der Alpen) im Rucksack (das ja im Grunde das 
                      erste Wanderbuch ist) gerade der letzte Schrei.
 Rousseaus leidenschaftlicher Liebesroman, der 1761 erschienen 
                      war, brach die alte, verkrustete Weltanschauung auf. Seine 
                      Julie ou la Nouvelle Héloïse (Julie oder die 
                      neue Heloise) ist wohl eines der revolutionärsten Bücher 
                      der Menschheit, mit dem die Generation derer, die in Frankreich 
                      die Revolution durchführten, groß geworden war. 
                      Mit diesem Buch wurden die Berge, wo es den Menschen mit 
                      seiner kranken, gegen ihn selbst gerichteten Kultur nicht 
                      gibt, ja wo keine Zivilisation stört, zu einem Objekt 
                      der Anbetung. Sie erhielten eine neue Funktion: Sie wurden 
                      zum Schutzwall für Harmonie, zu Mauern, um die ursprüngliche 
                      Natur und Einfalt zu schützen, eine urtümliche, 
                      noch durch nichts zerstörte Glückseligkeit des 
                      Naturzustands.
 Die alte Religion hatte sich erschöpft, ein neuer Glaube 
                      wurde geschaffen, oder auch eine neue Häresie, je nachdem, 
                      wie man es sehen möchte. Rousseau schrieb seine Les 
                      rêveries du promeneur solitaire (Träumereien 
                      des einsamen Spaziergängers). Und damit haben wir eines 
                      der Schlüsselwörter des neuen Kults: der einsame 
                      Wanderer, "le promeneur solitaire", er ist einsam, 
                      unabhängig, empfindsam, schwärmerisch.
 Es war eine Religion für die Intellektuellen, für 
                      die Philosophen. Der Philosoph wurde aus dem Arbeitszimmer 
                      hinaus in die Natur versetzt, er verlor seine gewohnten 
                      vier Wände um sich herum, sein Arbeitszimmer weitete 
                      sich aus und nahm alles auf: Berge wurden zu Bücherregalen, 
                      Wolken zu Büchern, die Wiese zum Stuhl. Der Natur wurde 
                      eine andere Rolle zugeteilt, man suchte in ihr Spiegelungen 
                      des eigenen Gemütszustands, sie wurde zur Metapher 
                      für die menschliche Seele.
 Karamsins Buch rief in Russland einen regelrechten Kult 
                      hervor. Seine Nacheiferer brachen nun nicht mehr mit einem 
                      Band Rousseau, sondern mit einem von Karamsin zum Wandern 
                      auf, allerdings auch sie in die Alpen. Den russischen Weiten 
                      konnte man keinen kulturellen Genuss abgewinnen, sich zu 
                      Fuß über russische Ebenen und durch endlose Wälder 
                      zu schleppen, empfand man als ein unfehlbares Merkmal von 
                      Armut. Ebenso hatten auch im Westen Fortbewegung, Pilgerschaft, 
                      Reisen bis ins 18. Jahrhundert hinein den Beigeschmack von 
                      Unglück, Bösem, Gefahr. Kaum je hatte man sich 
                      aus freien Stücken in ferne Gegenden begeben, entweder 
                      zwangen Krieg oder Verbannung dazu, oder die risiko- und 
                      gefahrenreiche Kaufmannstätigkeit verlangte danach 
                      (so stammt das englische Wort "travel" von "travail" 
                      ab, von "Arbeit"). Mit der Verbesserung der Straßen, 
                      dem Bau neuer, bequemerer Kutschen und schicker Hotels, 
                      den besseren Schutzvorkehrungen gegen Räuber und Überfälle, 
                      kurz: mit der neuen Reiseinfrastruktur war Reisen angenehm 
                      geworden, es hatte sich allmählich eine Art Tourismus 
                      entwickelt, der zu einem Privileg der Reichen geworden war. 
                      In Russland sah man nach wie vor nur die Mühsal und 
                      das Beschwerliche, wenn man lange Strecken zu Fuß 
                      zurückzulegen hatte. Man reiste in Kutschen und per 
                      Schiff und zum Vergnügen, während der arme Pöbel 
                      seine Beine schinden musste, da er es sich nicht anders 
                      leisten konnte. Nur die Begüterten konnten das Wandern 
                      genießen, und diesen Spaß gönnte man sich 
                      in Europa, in den Alpen.
 Vermutlich ist die Jagd das russische Äquivalent zum 
                      westeuropäischen Wandern, bei dem ein freier Intellektueller, 
                      unbelastet von Sorgen um das tägliche Stück Brot, 
                      in der Natur herumspaziert und sich philosophischen Gedanken 
                      hingibt. Richtigerweise müsste man sagen, dass das 
                      erste russische Wanderbuch Turgenjews Aufzeichnungen eines 
                      Jägers waren. Der Schriftsteller streifte mit dem Gewehr 
                      durch russische Wälder und beschrieb die Schönheit 
                      der Natur, doch diese Bilder gingen zwangsläufig in 
                      ungeheuerliche Schilderungen der russischen Leibeigenschaft 
                      über. Offenbar ist das eine Krankheit, an der die russische 
                      Literatur seit ihrer Geburt leidet: nicht über das 
                      zu schreiben, was erwartet wird.
 Von dem wandernden Schriftsteller erwartete man, dass er 
                      im Einklang mit der Natur stünde, aber was herauskam, 
                      war ein Buch darüber, dass er mit der Welt quer lag. 
                      Oder die Welt mit ihm.
 Hinter der Scheibe leuchtet schon 
                      eine Weile der Lac Léman in den durch die Wolken 
                      hindurchbrechenden Sonnenstrahlen auf. "Mesdames et 
                      Messieurs, nous arrivons à Lausanne. Liebe Fahrgäste, 
                      unser Zug wird in wenigen Minuten in Lausanne eintreffen." 
                      Ich werde jetzt nach Montreux umsteigen und mich dort in 
                      einen Wanderer verwandeln. Montreux-Les Avants-Col de 
                      Jaman-Montbovon
 Erster Tag
 Tolstoj wanderte von Montreux aus 
                      hinauf nach Les Avants.Mein Weg beginnt beim Bahnhof und bringt mich durch die 
                      Vieille Ville zu den Gorges du Chauderon. Die Schilder mit 
                      der Aufschrift Sentier culturel des Alpes weisen mir diensteifrig 
                      die Richtung nach Les Avants. Nur wenige Schritte hinter 
                      den Häusern der Altstadt gerate ich in eine wilde, 
                      gewundene Schlucht, durch die ein hoch über dem Abgrund 
                      gelegener, schmaler Pfad führt. Den Lärm der Autobahn, 
                      die sich hoch in die Lüfte schwingt (die Brücke 
                      über die Schlucht verliert sich irgendwo unter den 
                      Wolken) habe ich weit hinter mir gelassen, nun genieße 
                      ich die Einsamkeit und die Wasserfälle und spüre, 
                      wie ich mich in einen erhabenen Naturzustand nach rousseauscher 
                      Manier zurückbegebe. Pflichtbewusste Drahtseile schützen 
                      mich beflissen davor, nicht in den winzigen, tief unter 
                      mir tosenden Fluss zu fallen - nun gut, so will ich mich 
                      denn den Früchten der Zivilisation nicht abgeneigt 
                      zeigen, damit ich so die wilde Natur besser genießen 
                      kann.
 Es regnet nicht, manchmal blinzelt die Sonne sogar durch 
                      die grauen Schleier hindurch, dann treten auf dem rauen 
                      Fell des Waldes blinkende Lichtflecken hervor und huschen 
                      wie in einem Muskelspiel umher.
 Plötzlich befällt mich die schreckliche Ahnung, 
                      dass Tolstoj einen ganz anderen Weg nach Les Avants gegangen 
                      sein muss. Mit keinem Wort erwähnt er nämlich 
                      diese Schlucht. Und wer hat denn behauptet, dass es damals 
                      in der Mitte des 19. Jahrhunderts hier bereits einen Wanderweg 
                      gab? Die Tafel Sentier culturel des Alpes hat mir einen 
                      bösen Streich gespielt. Ich gehe offenbar meinen eigenen 
                      Kulturweg. Nicht ganz ohne Bedauern verlasse ich die Gorges 
                      du Chauderon und kehre in die Stadt zurück.
 Meine eben erst begonnene Wanderung führt mich demnach 
                      geradewegs ins nächste Stadtcafé, hier möchte 
                      ich meinen Frust in einem Glas Bier ertränken.
 Was mögen Tolstojs Beweggründe gewesen sein, im 
                      Frühjahr 1857 während seiner Westeuropareise in 
                      die Schweiz zu kommen? Ursprünglich hatte er gar keinen 
                      Abstecher in die Alpenrepublik vorgesehen. Dass er seine 
                      Absichten änderte und Hals über Kopf von Paris 
                      nach Genf stürzte, glich so ziemlich einer Flucht. 
                      Am Anfang seiner Schweizer Reise war ein Tod. Oder genauer 
                      gesagt, eine Hinrichtung. Alles begann mit der Guillotine.
 Als Tolstoj in die Schweiz kam, steckte er in einer tiefen 
                      Krise, danach vollzog sich in seinem Leben eine entscheidende 
                      Wendung. Anlass war ein müßiger Spaziergang, 
                      zusammen mit anderen Pariser Schaulustigen war Tolstoj am 
                      Morgen des 6. April 1857 zu dem Platz gegangen, wo einem 
                      gewissen François Richeux der Kopf abgehauen werden 
                      sollte, da ein Geschworenengericht ihn wegen eines Doppelmordes 
                      zwecks Diebstahls zum Tode verurteilt hatte.
 An diesem Tag schrieb Tolstoj seinem Freund W.P. Botkin 
                      einen Brief: "Ich sah der Schrecken genug, sowohl während 
                      des Krieges als auch im Kaukasus; aber wenn ein Mann vor 
                      meinen Augen in Stücke gerissen worden wäre, so 
                      wäre das weniger entsetzlich gewesen als diese ausgeklügelte 
                      und elegante Maschine, mit welcher ein starker, lebensvoller 
                      und gesunder Mann in einer Sekunde getötet wurde. Im 
                      Krieg herrscht ein unvernünftiges, doch menschliches 
                      Gefühl der Leidenschaft, hier hingegen eine hochverfeinerte 
                      Ruhe und Bequemlichkeit beim Töten und nichts Erhabenes 
                      mehr. Allein der freche, anmaßende Wunsch, Gerechtigkeit 
                      auszuüben, Vollstrecker des Gesetzes Gottes zu sein. 
                      Eine Gerechtigkeit, über die die Advokaten entscheiden, 
                      von denen doch ein jeder, sich auf Ehre, Religion und Wahrheit 
                      berufend, etwas anderes sagt. Mit derselben Formalität 
                      haben sie den König getötet und Chénier 
                      und die Republikaner und die Aristokraten und den Herrn 
                      (ich habe vergessen, wie er heißt), dessen Unschuld 
                      am Mord, weswegen er hingerichtet worden war, vor zwei Jahren 
                      erwiesen wurde. Und die Menschenmenge ist abstoßend, 
                      der Vater, der die Tochter nach vorn schubst, mit welch 
                      kunstfertigem, bequemem Mechanismus es doch erledigt wird, 
                      u.s.w. Ein menschliches Gesetz, was für ein Unsinn! 
                      Es stimmt, dass der Staat eine Verschwörung ist, um 
                      die Bürger auszubeuten und vor allem um sie zu verderben."
 Und in seinem Tagebuch steht für diesen Tag geschrieben: 
                      "Dick, weiß, gesund der Nacken und die Brust", 
                      ein tolstojsches Detail, bei dem es einem kalt den Rücken 
                      hinabläuft. "Die Guillotine ließ mich lange 
                      nicht einschlafen, und ich musste mich dauernd umblicken."
 Tolstoj wurde von Alpträumen heimgesucht, von denen 
                      er nahen Freunden wie Turgenjew erzählte: "Er 
                      sah die Guillotine im Traum. Ihm schien, er selbst wäre 
                      es, den man zum Tode verurteile; als er aufwachte, bemerkte 
                      er an seinem Hals einen Kratzer, erschrak fürchterlich 
                      und deutete ihn dahingehend, dass der Teufel ihn gekratzt 
                      hätte 
 und plötzlich war er verschwunden, 
                      den nächsten Brief schrieb er von den Ufern des Genfersees."
 Die Guillotine hatte Tolstoj sein bisheriges Leben mit einem 
                      Schlag abgehauen. Sein Leben bis hin zu seiner Flucht an 
                      den Lac Léman. Und in diesen 28 Jahren hatte er so 
                      viel erlebt, wie es anderen für ein ganzes Leben reichen 
                      würde.
 Das Studium an der Universität von Kasan hatte ihn 
                      enttäuscht, er warf es über Bord. So würde 
                      es noch mit so vielem sein, das er in seinem Leben in Angriff 
                      nahm, abgesehen von seinem Schreiben. Nichts konnte er richtig 
                      zu Ende führen, weder im Pädagogischen noch im 
                      Militärischen, weder als Herr seines Guts noch als 
                      gesellschaftlich öffentlich Wirkender. Aus Kasan kehrte 
                      er auf sein Gut in Jasnaja Poljana zurück in der Absicht, 
                      dort tief greifende Reformen durchzuführen, sein Gewissen 
                      rief ihn, doch es endete alles in einem Fiasko. Er ging 
                      zu seinem Bruder in den Aktivdienst in den Kaukasus, ihm 
                      schwebte eine Militärkarriere vor. Er hoffte, drei 
                      unangenehme Leidenschaften überwinden zu können: 
                      das Kartenspiel, die Wollust und die Eitelkeit. Er schaffte 
                      weder das eine noch das andere, dafür gelang ihm das, 
                      was ihn zu Tolstoj macht: Die Publikation seines Buchs Kindheit, 
                      des ersten Teils der Trilogie Kindheit, Knabenalter, Jünglingsjahre, 
                      veränderte sein ganzes Leben und bestimmte sein weiteres 
                      Schicksal.
 1852, im Todesjahr Gogols, publizierte in Russland ein neuer 
                      Schriftsteller, der damals noch unter den Initialen L.N. 
                      schrieb. Er fand sogleich Anerkennung. Nach dem Erscheinen 
                      von Knabenalter meinte Turgenjew: "Hier ist endlich 
                      ein Nachfolger für Gogol."
 In Meine Beichte schildert Tolstoj, wie er mit 26 Jahren, 
                      nach dem Krimkrieg, wo er an der Verteidigung Sewastopols 
                      teilgenommen hatte, nach Petersburg kam und in einen Schriftstellerzirkel 
                      aufgenommen wurde: "Die Lebensanschauung dieser Menschen, 
                      meiner Kameraden im Schriftstellerberuf, bestand darin, 
                      dass das Leben im allgemeinen sich fortschreitend entwickle, 
                      dass an dieser Entwicklung wir, die Männer der Gedankenarbeit, 
                      den größten Anteil hätten, und unter den 
                      Männern der Gedankenarbeit den größten Einfluss 
                      wir - die Künstler, die Poeten."
 Hinter diesen Worten verbirgt sich nicht nur sein literarischer 
                      Erfolg, dahinter steht auch so etwas wie ein Glaubensbekenntnis. 
                      "Dieser Glaube an die Bedeutung der Poesie und an die 
                      Fortentwicklung des Lebens war ein Glaube, und ich war einer 
                      seiner Priester." Er erwarb sich so nicht nur Ruhm, 
                      Geld, Erfolg und Frauenlob, sondern auch die Hoffnung auf 
                      Unsterblichkeit. Doch ihm konnte das nicht genügen. 
                      Und so kamen Tolstoj, dem Priester, Zweifel auf: "Im 
                      zweiten, besonders aber im dritten Jahre dieser Art zu leben 
                      fing ich an, an der Unfehlbarkeit dieses Glaubens zu zweifeln", 
                      schreibt er über diese Zeit, die ihn auch ins Ausland 
                      führte. Die Hinrichtung in Paris versetzte diesem seinem 
                      Glauben den Gnadenstoß.
 Tolstojs Meine Beichte kam erst 1879, mehr als zwanzig Jahre 
                      später, zustande. Er schreibt: "Als ich sah, wie 
                      das Haupt sich vom Rumpfe trennte, und wie eines nach dem 
                      anderen auf den Boden der Kiste aufschlug, begriff ich, 
                      nicht mit dem Verstand, sondern mit meinem ganzen Wesen, 
                      dass keinerlei Theorie von der Vernünftigkeit des Seienden 
                      und des Fortschritts dieses Verbrechen rechtfertigen könne 
                      und dass ich, auch wenn alle Menschen in der Welt, von der 
                      Erschaffung der Welt an gerechnet, gleichviel welchen Theorien 
                      sie anhängen, je gefunden hätten, dies sei notwendig 
                      - dass ich dennoch weiß: Es ist nicht notwendig, es 
                      ist schlecht. Über das, was gut und notwendig ist, 
                      richten nicht etwa die Worte und die Taten der Menschen, 
                      auch nicht der Fortschritt, sondern richte ich mit meinem 
                      Herzen."
 Die Hinrichtung in Paris erwies sich als die große 
                      Bruchstelle im Leben Tolstojs. Von nun an gehörten 
                      Protest, Aufstand, Verneinung ganz bewusst zu seinem Wesen. 
                      Jetzt kündigte Tolstoj der Weltordnung den Krieg an. 
                      Aus einem Brief an Botkin erfahren wir: "Was sicher 
                      ist, künftighin werde ich niemals irgendeiner Regierung 
                      dienen."
 Michail Schischkin, Montreux-Missolunghi-Astapowo, 
                      Auf den Spuren von Byron und Tolstoj: Eine literarische 
                      Wanderung vom Genfersee ins Berner Oberland, Aus dem Russischen 
                      von Franziska Stöcklin, 2002, 320 Seiten, gebunden   |