Mikhail Chichkine
Mikhail Chichkine, Dans les pas de Byron et Tolstoï : Du lac Léman à l'Oberland bernois,
traduit par Colette Kowalski, avec les photos de Yvonne Böhler, Noir sur Blanc, 2005.

Mikhail Chichkine / Dans les pas de Byron et Tolstoï

Nombreux au fil des siècles furent les écrivains qui trouvèrent asile et inspiration en Suisse. À cinquante ans d'écart, Byron et Tolstoï gravirent au départ du lac Léman plusieurs chemins escarpés vers les sommets de l'Oberland bernois et vers d'autres cimes, plus intérieures. Étape après étape, tous deux tinrent un journal qui n'a plus de secret pour Mikhaïl Chichkine ; il s'élance donc, pour sept jours et pour l'éternité, sur les traces de ces célèbres randonneurs romantiques, avec un regard tout à la fois distancié et passionné. Et nous emboîtons son pas lent et régulier, qui autorise les digressions de toutes sortes, qu'elles soient historiques ou littéraires, réflexions personnelles, souvenirs plus intimes. Nous croisons Rousseau et Madame de Staël, Goethe, Rilke, Guillaume Tell, Staline, Balthus et Klee, et tant d'autres encore... L'auteur nous dévoile par petites touches une grande dimension humaine et culturelle, doublée d'une puissance d'analyse fine et originale qui bouscule parfois - et toujours calmement - les idées reçues ou le conformisme ronronnant.

Mikhaïl Chichkine est né à Moscou en 1961. Journaliste, enseignant et traducteur en Russie, il vit depuis 1995 en Suisse. Après Russkaja Schwejzarija (La Suisse russe, guide littéraire et historique), son roman La Prise d'Izmail (Fayard), qui a reçu le prestigieux prix Booker russe du meilleur roman en 2000, fait de lui un des auteurs les plus originaux de la littérature russe contemporaine.

Mikhail Chichkine, Dans les pas de Byron et Tolstoï : Du lac Léman à l'Oberland bernois,
traduit par Colette Kowalski, avec les photos de Yvonne Böhler, Noir sur Blanc, 2005.

 

Extrait : Mikhaïl Chichkine / Dans les pas de Byron et Tolstoï
Du lac Léman à l'Oberland bernois

traduit de l'allemand par Colette Kowalski

Il n'y a assurément aucun pays, aucune partie de notre terre qui soit à tant d'égards aussi remarquable et intéressante que la Suisse. L'homme et le philosophe au sens le plus large de ces termes ne trouveront nulle part ailleurs tant de matière à étude, à observations et tant de pur plaisir de vivre.

Johann Gottfried Ebel, Pour qui la Suisse est-elle remarquable ?

Début du voyage

Il y a des noms qui ont par paires : Goethe et Schiller, Frisch et Dürrenmatt, Nietzsche et Dostoïevski... Et il y a des noms qui, dans l'histoire, dans la littérature, dans la conscience quotidienne, ne se rencontrent jamais, par exemple Byron et Tolstoï. Ou bien Nietzsche et Herzen. Goethe et Klee.
Il en va autrement en Suisse. Destins et livres, pensées et mondes s'y sont croisés par les voies les plus étranges.
Qu'est-ce qui pourrait bien lier Byron, le romantique démoniaque, et Tolstoï, le sage ? Tous deux avaient vingt-huit ans quand ils arrivèrent au lac Léman. Et tous deux partirent en montagne, parcourant exactement le même itinéraire, de Montreux au Simmental par le col de Jaman, de là vers Interlaken et Grindelwald. Ils laissèrent leur regard errer sur les mêmes sommets, marchèrent peut-être sur les mêmes pierres, dormirent sans doute dans les mêmes maisons, se reposèrent à l'ombre des mêmes arbres. Et tous deux écrivirent un journal dont les notes, plus tard, passèrent directement dans leurs textes.
C'est cela qui présente un intérêt particulier : non pas fouiller dans l'oeuvre complète, élaborée avec soin, mais regarder par-dessus leur épaule, mettre ses pas dans les leurs, contempler leurs montagnes, trouver à travers des mots et des pierres des points de contact avec eux et avec bien d'autres encore qui, par leurs textes, leur pinceau, leur musique, ont vaincu la mort.
Cela fait déjà un certain temps que je me prépare à ce voyage : j'ai feuilleté les lettres et les journaux les plus divers, cherché dans d'anciens ouvrages des indications sur ce que pouvait être un périple en montagne cent cinquante ans plus tôt. Je voulais m'approcher d'eux, tout faire comme eux, fidèlement, même s'il ne s'agissait que de bagatelles ; par exemple je voulus apprendre comment on s'habillait à l'époque, ce qu'on emportait avec soi. Dans le vieux Guide de poche à l'usage des voyageurs dans l'Oberland bernois, j'ai trouvé d'utiles conseils : double voile vert pour se couvrir le visage lors de la traversée des champs de neige ou des glaciers au soleil ; des bretelles blanches de poil de chèvre (et non de cuir) ; des gants solides, montant haut, en grosse toile grise ou en nankin ; des chemises à petits boutons de nacre sur la poitrine et au col pour ne pas être brûlé par le soleil ; une canne solide, assez longue, sans noeuds et avec un bout ferré; un collet ou un petit manteau de taffetas ciré pour se protéger de la pluie ; une gourde remplie de kirsch ou de vinaigre de framboise ; une demi-livre de sucre et de thé ; des épingles et aiguilles à coudre avec du fil blanc et noir ; de la ficelle un peu forte ; un peigne ; un rasoir ; un petit miroir dans le portefeuille ; un encrier de corne avec une pointe ; deux morceaux de bougie pour pouvoir visiter les grottes ; enfin quelques centaines de crampons à chaussures."
Je voulais voyager comme ils l'avaient fait autrefois, mais il apparut que je n'avais rien de tout cela : je ne possédais ni bretelles de poil de chèvre ni petit manteau de taffetas ciré, sans parler des centaines de crampons à chaussures. En revanche, j'ai emporté mon ordinateur où je suis en train de saisir la préface à mon livre de voyage, auquel on a fait un mauvais pronostic : pourquoi un de plus, il y en a déjà des dizaines ! Je ne sus que répondre à cela, et je ne le sais toujours pas.
Le train qui m'amène au lac Léman vient juste de s'engouffrer dans un tunnel. La dame d'un certain âge assise en face, à la fenêtre, et qui parlait avec animation dans son téléphone portable, peste parce que la communication a été interrompue.
Quand, de Paris, Tolstoï partit pour Genève, il écrivit à Tourgueniev, son ami écrivain : "J'ai fait excellemment de quitter cette Sodome. Pour l'amour de Dieu, allez-vous-en aussi quelque part, mais point avec le chemin de fer. Le chemin de fer est au voyage ce que le bordel est à l'amour. Il est tout aussi commode, mais tout aussi inhumainement mécanique et monotone à mourir."
Le train réduit sa vitesse, il travers le tunnel très lentement, c'est à peine s'il avance. A la lumière des lampes, les gouttes étincellent contre les vitres. Cela fait longtemps que j'ai programmé mon voyage pour ces jours de septembre ; visiblement, la pluie a fait de même. On verra jusqu'à quel point elle s'entête. Moi, je ne céderai pas.
Nous sortons du tunnel dans un bruit de ferraille ; un mur peint de graffitis défile ; entre les orgies de calligraphie multicolore, un simple "Albanais dehors !" accroche l'oeil.

Peut-être les récits de voyage me fascinent-ils déjà parce qu'il n'en existe pour ainsi dire pas en Russie. Ici, toutes les librairies ont un rayon qui leur est réservé. Dans mon pays, le phénomène historico-culturel du voyage à pied pour jouir des paysages et se détendre est également inconnu. Il est possible que cela vienne de ce que, là-bas, quand on se déplace à pied (ou quand on voyage, car, comme disait Gogol, on y peut rouler en voiture pendant trois ans sans arriver nulle part), même si on s'écarte de vingt ou trente kilomètres à droite ou à gauche, cela ne fait aucune différence, la vue ne change pas, le paysage reste le même, la forêt, le ciel, sont immuables. Et au bout de cent ou deux cents kilomètres, c'est toujours la même chose.
Le premier livre du genre écrit en russe sur le modèle occidental est dû à l'écrivain et historien Nicolas Karamzine. Il est vrai que, dans ses Lettres d'un voyageur russe, il s'agit d'une pérégrination à travers l'Europe occidentale, mais il parle également de son excursion dans les montagnes de l'Oberland bernois en 1789. A cette époque, il n'avait pas plus de vingt ans et inspirait, avec le zèle d'un élève avide de savoir, l'air culturel de l'Europe de l'Ouest. Le dernier cri, quand on partait dans les Alpes, était d'emporter dans son sac à dos les Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes (qui sont en fait le tout premier livre de voyage) de Rousseau.
Le roman d'amour passionné, publié en 1761, fit éclater la vieille conception du monde. Julie ou la Nouvelle Héloïse est sans doute un des livres les plus révolutionnaires de l'humanité ; avec lui a grandi la génération de ceux qui, en France, ont été les acteurs de la Révolution. Il fit des montagnes, où l'homme n'existe pas avec sa culture malade, qu'il retourne contre lui-même, où rien n'est perturbé par la civilisation, un objet de culte. Elles se revêtirent d'une nouvelle fonction : celle d'un rempart protégeant l'harmonie, de murailles entourant la nature et la simplicité originelles, une très ancienne béatitude dansl 'état de nature que rien encore n'est venu détruire
La vieille religion s'était épuisée, une nouvelle croyance naquit, ou une nouvelle hérésie, selon ce qu'on veut y voir. Rousseau écrivit Rêveries du promeneur solitaire. Et nous avons là un des mots clés du nouveau culte : le promeneur solitaire, indépendant, sensible, exalté.
C'était une religion pour intellectuels, pour philosophes. Tirés de leur cabinet de travail et placé dans la nature, ils perdaient leurs quatre murs habituels, qui s'élargissaient et accueillaient tout : les montagnes devenaient des bibliothèques, les nuages des livres, la prairie le siège. On attribua à la nature un autre rôle, on chercha en elle le reflet de ses sentiments, elle devint la métaphore de l'âme humaine.
Le livre de Karamzine suscita en Russie un véritable culte. Ses adeptes ne partaient plus en promenade avec Rousseau, ils emportaient un livre de Karamzine, mais toujours dans les Alpes. On ne pouvait tirer aucune jouissance culturelle des grandes étendues russes, cheminer à travers de vastes plaines et des forêts sans fin était vu comme un signe infaillible de pauvreté. De la même façon, à l'Ouest, déplacements, pèlerinages, voyages, évoquaient jusqu'au XVIIe siècle, malencontre, malheur et danger. On ne se rendait guère de son plein gré dans des contrées lointaines : soit on y était contraint par la guerre ou par le bannissement, soit l'activité commerciale, pleine de risques et de périls, l'exigeait (le mot anglais travel vient de "travail"). Avec l'amélioration des routes, la construction de nouveaux véhicules plus confortables et d'hôtels chic, les mesures de protection plus efficaces contre les brigands et les agressions, bref, avec la nouvelle infrastructure, voyager était devenu agréable et peu à peu s'était développée une sorte de tourisme qui était le privilège des riches. En Russie, on continuait à ne voir que les fatigues et les difficultés des longs trajets à pied. On se déplaçait en coche ou par bateau et pour l'agrément, alors que le pauvre peuple était obligé de s'user les jambes, faute de pouvoir se payer autre chose. Seuls les gens fortunés appréciaient la marche, et s'offraient ce plaisir en Europe, dans les Alpes.
Sans doute la chasse est-elle en Russie l'équivalent de ce qu'est, en Europe occidentale, la randonnée ou le voyage à pied qui permettait à l'intellectuel assuré de son pain quotidien de se promener dans la nature, et de s'adonner à des pensées philosophiques. On n'aurait pas tort de considérer que la première relation de voyage pédestre fut Les Carnets d'un chasseur de Tourgeniev. l'écrivain, armé d'un fusil, vagabondait dans les forêts et décrivait la beauté de la nature, mais ses tableaux montraient forcément l'horreur du servage. C'est manifestement une maladie dont la littérature russe souffre depuis sa naissance : ne pas parler de ce qu'on attend.
De l'écrivain marcher, on attendait qu'il fût en harmonie avec la nature, mais il produisit un livre qui disait son désaccord avec le monde. Ou le désaccord du monde avec lui.

Derrière la vitre, le lac Léman brille déjà depuis un moment sous les rayons du soleil qui percent les nuages . "Mesdames et Messieurs, nous arrivons à Lausanne"." Je vais prendre maintenant la correspondance pour Montreux où j'endosserai ma tenue de marcheur.

Mikhail Chichkine, Dans les pas de Byron et Tolstoï : Du lac Léman à l'Oberland bernois, traduit par Colette Kowalski,
avec les photos de Yvonne Böhler, Noir sur Blanc, 2005.

 

Michail Schischkin / Montreux-Missolunghi-Astapowo

Kurze Inhaltsangabe

In sieben Tagen vom Genfersee ins Berner Oberland

1816 entflieht Byron - nach dem Skandal um seine Liebe zu seiner Halbschwester Augusta - trotzig an den Genfersee. 1857 sieht Tolstoj in Paris, wie ein Mensch guillotiniert wird, und flieht schockiert in die Schweiz. Beide wandern sie vom Genfersee ins Berner Oberland, und beide führen sie dabei Tagebuch, über Landschaft, Tod, Liebe, die Schweiz. 2001 wandert Michail Schischkin auf ihren Spuren dieselbe Strecke. Er liest ihre Tagebücher und führt ein eigenes. Seine Füsse wandern, seine Gedanken wandern.

In sieben Wandertagen entstehen ein Buch und eine Welt, Schischkins Welt. Ein überraschendes und reiches Buch über zwei ungleiche Länder, über Byron und Tolstoj, Tell und Stalin, das Berner Oberland und Tschetschenien, Touristen, Flüchtlinge, Literaten, Terroristen, Denkmäler, Berge - über Wandern und Leben, Tod und Literatur.

Michail Schischkin, Montreux-Missolunghi-Astapowo, Auf den Spuren von Byron und Tolstoj: Eine literarische Wanderung vom Genfersee ins Berner Oberland, Aus dem Russischen von Franziska Stöcklin, 2002, 320 Seiten, gebunden

 

Michail Schischkin / Montreux Auf den Spuren von Byron und Tolstoj: Missolunghi
Eine literarische Wanderung vom Genfersee ins Berner Oberland Astapowo

"Es gibt zuverlässig kein Land, keinen Theil unsers Erdbodens, der in so vielen Rücksichten merkwürdig und interessant wäre als die Schweiz. Der Mensch und der Philosoph in dem weitesten Sinn dieser Wörter, finden nirgends so viel Reichthum des Stoffes zu Untersuchungen, zu Beobachtungen und zu reinem Lebensgenuss als hier."

Johann Gottfried Ebel, Für wen ist die Schweiz merkwürdig? (1793)

Anreise

Es gibt Namen, die sich reimen: Goethe und Schiller, Frisch und Dürrenmatt, Nietzsche und Dostojewskij … Und es gibt Namen, die in der Geschichte, in der Literatur, im alltäglichen Bewusstsein keinerlei Berührungspunkte aufweisen, zum Beispiel Byron und Tolstoj. Oder Nietzsche und Herzen. Goethe und Klee.
Anders in der Schweiz. Hier haben sich auf den seltsamsten Wegen Schicksale und Bücher, Gedanken und Welten gekreuzt.
Was könnte also den dämonischen Romantiker Byron und den großen Lehrmeister Tolstoj verbinden? Beide waren sie 28 Jahre alt, als sie an den Genfersee kamen. Und beide gingen sie in die Berge wandern, liefen die genau gleiche Strecke von Montreux über den Col de Jaman ins Simmental, von dort nach Interlaken und Grindelwald. Sie ließen ihren Blick über dieselben Berggipfel schweifen, traten vielleicht auf dieselben Steine, übernachteten vermutlich in denselben Häusern, ruhten sich im Schatten derselben Bäume aus. Und beide schrieben ein Tagebuch, von deren Eintragungen ein direkter Weg zu ihren späteren Texten führt.
Genau das hat seinen besonderen Reiz: Nicht in ihrem mit Bedacht ausgearbeiteten gesammelten Werk zu stöbern, sondern ihnen über die Schulter zu blicken, ihre Fußstapfen nachzuvollziehen, ihre Berge anzuschauen, durch Wörter und Steine Berührungspunkte mit ihnen und noch mit vielen anderen mehr zu finden, die durch ihre Texte, ihre Pinsel, ihre Noten den Tod besiegt haben.
Es ist schon eine Weile her, dass ich mich auf diese Wanderung vorbereitet habe: Ich habe in den verschiedensten Briefen und Tagebüchern gewühlt, Zitate gesammelt, in alten Büchern nach Hinweisen darauf geforscht, wie eine Bergwanderung vor hundertfünfzig Jahren wohl verlaufen sein mag. Ich wollte mich ihnen nähern, es ihnen getreu in allem gleichtun, sogar wo es nur um Bagatellen geht, wollte zum Beispiel erfahren, was man damals anzog, was man mitnahm. In einem alten Reiseführer, dem so genannten Taschenbuch für Reisende im Berner Oberland (Aarau, 1829), fand ich folgende nützliche Ratschläge: "Der Fußreisende braucht einen Hut mit breitem Rande; einen grünen Doppelflor, um sich damit, beim Überwandern der Schneefelder oder Gletscher im Sonnenschein, das Gesicht zu bedecken; weiße Hosenträger von Ziegenhaar (ja nicht von Leder); weit hinaufreichende, starke Handschuhe von roher grauer Leinwand oder Nanking; Hemden mit kleinen Perlmutterknöpfen auf der Brust und am Halse, um nicht von der Sonne verbrannt zu werden; einen starken, ziemlich langen Stock, ohne Knoten und mit einer Stahlspitze; einen Kragen oder kleinen Mantel von Wachstaffent, um sich gegen den Regen zu schützen; eine Korbflasche, mit Kirschwasser oder Himbeeressig angefüllt; 1/2 Pfund Zucker und Tee; Steck- und Nähnadeln; weißen und schwarzen Zwirn; etwas starken Bindfaden; einen Kamm; ein Rasiermesser; einen kleinen Spiegel in der Brieftasche; ein hörnernes Tintenfass mit einem Stachel; zwei Enden Wachslicht, um die Grotten besuchen zu können; endlich ein paar hundert Schuhnägel."
Ich hatte so wandern gehen wollen, wie sie es damals taten, aber es stellte sich heraus, dass ich nichts von alledem habe, ich besitze weder Hosenträger aus Ziegenhaar noch einen kleinen Mantel aus Wachstaffent, geschweige denn ein paar hundert Schuhnägel. Dafür habe ich mein Notebook mitgenommen, in das ich gerade jetzt das Vorwort zu meinem Wanderbuch tippe, dem man eine schlechte Prognose gestellt hat: Wozu noch eins, es gibt doch schon Dutzende! Ich wusste nicht so recht, was ich darauf erwidern sollte, bin auch jetzt noch um eine Antwort verlegen.
Der Zug, der mich zum Genfersee bringt, ist gerade wieder in einen Tunnel gerast. Die ältere Dame, die am gegenüberliegenden Fenster sitzt und angeregt mit jemandem per Handy gesprochen hat, flucht jetzt, da die Verbindung unterbrochen worden ist.
Als Tolstoj mit der Eisenbahn von Paris nach Genf reiste, schrieb er seinem Dichterfreund Turgenjew: "Das habe ich ausgezeichnet gemacht, dass ich dieses Sodom verlassen habe. Fahren auch Sie um Gottes Willen irgendwohin fort, aber bloß nicht mit der Eisenbahn. Für eine Reise ist die Eisenbahn, was für die Liebe das Bordell ist: Sie ist genauso bequem, aber auch genauso unmenschlich maschinell und tödlich eintönig."
Der Zug verringert die Geschwindigkeit, ganz langsam fährt er durch den Tunnel, kriecht beinahe. Im Licht der Lampen schimmern die Tropfen auf den Scheiben. Diese Septembertage habe ich schon seit langem für die Wanderung eingeplant, offenbar hat der Regen das gleiche getan. Ich gebe nicht klein bei. Nun denn, mal schauen, wie hartnäckig der Regen ist.
Der Zug rattert aus dem Tunnel heraus, eine mit Graffiti bemalte Wand zieht vorbei, zwischen kalligrafischen Farbenorgien sticht ein schlichtes "Albaner raus!" hervor.

Mich fasziniert vielleicht das Genre Wanderbuch allein schon deshalb, weil es in Russland, im Gegensatz zum Westen, eigentlich kaum vorkommt. In jeder Buchhandlung hier gibt es eine eigens für solche Bücher bestimmte Ecke. Auch das kulturhistorische Phänomen des Wanderns, dieses Zu-Fuß-Unterwegsseins, um sich wieder und wieder an den Aussichten zu erfreuen und zu erholen, ist in meiner Heimat unbekannt. Vielleicht rührt das daher, dass, wenn man in Russland irgendwohin geht (oder besser reist, denn da kann man, wie Gogol sagte, drei Jahre lang mit der Kutsche fahren und kommt doch nirgends an), es keinen Unterschied macht, ob man zwanzig oder dreißig Kilometer nach rechts oder links abbiegt, die Aussicht ändert sich nicht, die Landschaft bleibt sich die gleiche, der Wald, der Himmel ist der gleiche. Und auch nach hundert oder zweihundert Kilometern hat sich nichts geändert.
Das erste in Russisch verfasste Wanderbuch nach westlichem Muster stammt vom Schriftsteller und Historiker Nikolaj Karamsin, bei seinen "Briefen eines russischen Reisenden" handelt es sich allerdings um die Beschreibung seiner Reise durch Westeuropa, darunter auch die seiner Bergwanderung im Berner Oberland im Jahre 1789. Er zählte damals nicht mehr als zwanzig Jahre und sog mit dem Eifer eines wissbegierigen Schülers die kulturelle Luft Westeuropas ein. Damals waren Wanderungen in die Alpen mit Rousseaus Lettres de deux amants habitants d'une petite ville au pied des Alpes (Briefe zweier Liebenden aus einer kleinen Stadt am Fuße der Alpen) im Rucksack (das ja im Grunde das erste Wanderbuch ist) gerade der letzte Schrei.
Rousseaus leidenschaftlicher Liebesroman, der 1761 erschienen war, brach die alte, verkrustete Weltanschauung auf. Seine Julie ou la Nouvelle Héloïse (Julie oder die neue Heloise) ist wohl eines der revolutionärsten Bücher der Menschheit, mit dem die Generation derer, die in Frankreich die Revolution durchführten, groß geworden war. Mit diesem Buch wurden die Berge, wo es den Menschen mit seiner kranken, gegen ihn selbst gerichteten Kultur nicht gibt, ja wo keine Zivilisation stört, zu einem Objekt der Anbetung. Sie erhielten eine neue Funktion: Sie wurden zum Schutzwall für Harmonie, zu Mauern, um die ursprüngliche Natur und Einfalt zu schützen, eine urtümliche, noch durch nichts zerstörte Glückseligkeit des Naturzustands.
Die alte Religion hatte sich erschöpft, ein neuer Glaube wurde geschaffen, oder auch eine neue Häresie, je nachdem, wie man es sehen möchte. Rousseau schrieb seine Les rêveries du promeneur solitaire (Träumereien des einsamen Spaziergängers). Und damit haben wir eines der Schlüsselwörter des neuen Kults: der einsame Wanderer, "le promeneur solitaire", er ist einsam, unabhängig, empfindsam, schwärmerisch.
Es war eine Religion für die Intellektuellen, für die Philosophen. Der Philosoph wurde aus dem Arbeitszimmer hinaus in die Natur versetzt, er verlor seine gewohnten vier Wände um sich herum, sein Arbeitszimmer weitete sich aus und nahm alles auf: Berge wurden zu Bücherregalen, Wolken zu Büchern, die Wiese zum Stuhl. Der Natur wurde eine andere Rolle zugeteilt, man suchte in ihr Spiegelungen des eigenen Gemütszustands, sie wurde zur Metapher für die menschliche Seele.
Karamsins Buch rief in Russland einen regelrechten Kult hervor. Seine Nacheiferer brachen nun nicht mehr mit einem Band Rousseau, sondern mit einem von Karamsin zum Wandern auf, allerdings auch sie in die Alpen. Den russischen Weiten konnte man keinen kulturellen Genuss abgewinnen, sich zu Fuß über russische Ebenen und durch endlose Wälder zu schleppen, empfand man als ein unfehlbares Merkmal von Armut. Ebenso hatten auch im Westen Fortbewegung, Pilgerschaft, Reisen bis ins 18. Jahrhundert hinein den Beigeschmack von Unglück, Bösem, Gefahr. Kaum je hatte man sich aus freien Stücken in ferne Gegenden begeben, entweder zwangen Krieg oder Verbannung dazu, oder die risiko- und gefahrenreiche Kaufmannstätigkeit verlangte danach (so stammt das englische Wort "travel" von "travail" ab, von "Arbeit"). Mit der Verbesserung der Straßen, dem Bau neuer, bequemerer Kutschen und schicker Hotels, den besseren Schutzvorkehrungen gegen Räuber und Überfälle, kurz: mit der neuen Reiseinfrastruktur war Reisen angenehm geworden, es hatte sich allmählich eine Art Tourismus entwickelt, der zu einem Privileg der Reichen geworden war. In Russland sah man nach wie vor nur die Mühsal und das Beschwerliche, wenn man lange Strecken zu Fuß zurückzulegen hatte. Man reiste in Kutschen und per Schiff und zum Vergnügen, während der arme Pöbel seine Beine schinden musste, da er es sich nicht anders leisten konnte. Nur die Begüterten konnten das Wandern genießen, und diesen Spaß gönnte man sich in Europa, in den Alpen.
Vermutlich ist die Jagd das russische Äquivalent zum westeuropäischen Wandern, bei dem ein freier Intellektueller, unbelastet von Sorgen um das tägliche Stück Brot, in der Natur herumspaziert und sich philosophischen Gedanken hingibt. Richtigerweise müsste man sagen, dass das erste russische Wanderbuch Turgenjews Aufzeichnungen eines Jägers waren. Der Schriftsteller streifte mit dem Gewehr durch russische Wälder und beschrieb die Schönheit der Natur, doch diese Bilder gingen zwangsläufig in ungeheuerliche Schilderungen der russischen Leibeigenschaft über. Offenbar ist das eine Krankheit, an der die russische Literatur seit ihrer Geburt leidet: nicht über das zu schreiben, was erwartet wird.
Von dem wandernden Schriftsteller erwartete man, dass er im Einklang mit der Natur stünde, aber was herauskam, war ein Buch darüber, dass er mit der Welt quer lag. Oder die Welt mit ihm.

Hinter der Scheibe leuchtet schon eine Weile der Lac Léman in den durch die Wolken hindurchbrechenden Sonnenstrahlen auf. "Mesdames et Messieurs, nous arrivons à Lausanne. Liebe Fahrgäste, unser Zug wird in wenigen Minuten in Lausanne eintreffen." Ich werde jetzt nach Montreux umsteigen und mich dort in einen Wanderer verwandeln.


Montreux-Les Avants-Col de Jaman-Montbovon
Erster Tag

Tolstoj wanderte von Montreux aus hinauf nach Les Avants.
Mein Weg beginnt beim Bahnhof und bringt mich durch die Vieille Ville zu den Gorges du Chauderon. Die Schilder mit der Aufschrift Sentier culturel des Alpes weisen mir diensteifrig die Richtung nach Les Avants. Nur wenige Schritte hinter den Häusern der Altstadt gerate ich in eine wilde, gewundene Schlucht, durch die ein hoch über dem Abgrund gelegener, schmaler Pfad führt. Den Lärm der Autobahn, die sich hoch in die Lüfte schwingt (die Brücke über die Schlucht verliert sich irgendwo unter den Wolken) habe ich weit hinter mir gelassen, nun genieße ich die Einsamkeit und die Wasserfälle und spüre, wie ich mich in einen erhabenen Naturzustand nach rousseauscher Manier zurückbegebe. Pflichtbewusste Drahtseile schützen mich beflissen davor, nicht in den winzigen, tief unter mir tosenden Fluss zu fallen - nun gut, so will ich mich denn den Früchten der Zivilisation nicht abgeneigt zeigen, damit ich so die wilde Natur besser genießen kann.
Es regnet nicht, manchmal blinzelt die Sonne sogar durch die grauen Schleier hindurch, dann treten auf dem rauen Fell des Waldes blinkende Lichtflecken hervor und huschen wie in einem Muskelspiel umher.
Plötzlich befällt mich die schreckliche Ahnung, dass Tolstoj einen ganz anderen Weg nach Les Avants gegangen sein muss. Mit keinem Wort erwähnt er nämlich diese Schlucht. Und wer hat denn behauptet, dass es damals in der Mitte des 19. Jahrhunderts hier bereits einen Wanderweg gab? Die Tafel Sentier culturel des Alpes hat mir einen bösen Streich gespielt. Ich gehe offenbar meinen eigenen Kulturweg. Nicht ganz ohne Bedauern verlasse ich die Gorges du Chauderon und kehre in die Stadt zurück.
Meine eben erst begonnene Wanderung führt mich demnach geradewegs ins nächste Stadtcafé, hier möchte ich meinen Frust in einem Glas Bier ertränken.
Was mögen Tolstojs Beweggründe gewesen sein, im Frühjahr 1857 während seiner Westeuropareise in die Schweiz zu kommen? Ursprünglich hatte er gar keinen Abstecher in die Alpenrepublik vorgesehen. Dass er seine Absichten änderte und Hals über Kopf von Paris nach Genf stürzte, glich so ziemlich einer Flucht. Am Anfang seiner Schweizer Reise war ein Tod. Oder genauer gesagt, eine Hinrichtung. Alles begann mit der Guillotine.
Als Tolstoj in die Schweiz kam, steckte er in einer tiefen Krise, danach vollzog sich in seinem Leben eine entscheidende Wendung. Anlass war ein müßiger Spaziergang, zusammen mit anderen Pariser Schaulustigen war Tolstoj am Morgen des 6. April 1857 zu dem Platz gegangen, wo einem gewissen François Richeux der Kopf abgehauen werden sollte, da ein Geschworenengericht ihn wegen eines Doppelmordes zwecks Diebstahls zum Tode verurteilt hatte.
An diesem Tag schrieb Tolstoj seinem Freund W.P. Botkin einen Brief: "Ich sah der Schrecken genug, sowohl während des Krieges als auch im Kaukasus; aber wenn ein Mann vor meinen Augen in Stücke gerissen worden wäre, so wäre das weniger entsetzlich gewesen als diese ausgeklügelte und elegante Maschine, mit welcher ein starker, lebensvoller und gesunder Mann in einer Sekunde getötet wurde. Im Krieg herrscht ein unvernünftiges, doch menschliches Gefühl der Leidenschaft, hier hingegen eine hochverfeinerte Ruhe und Bequemlichkeit beim Töten und nichts Erhabenes mehr. Allein der freche, anmaßende Wunsch, Gerechtigkeit auszuüben, Vollstrecker des Gesetzes Gottes zu sein. Eine Gerechtigkeit, über die die Advokaten entscheiden, von denen doch ein jeder, sich auf Ehre, Religion und Wahrheit berufend, etwas anderes sagt. Mit derselben Formalität haben sie den König getötet und Chénier und die Republikaner und die Aristokraten und den Herrn (ich habe vergessen, wie er heißt), dessen Unschuld am Mord, weswegen er hingerichtet worden war, vor zwei Jahren erwiesen wurde. Und die Menschenmenge ist abstoßend, der Vater, der die Tochter nach vorn schubst, mit welch kunstfertigem, bequemem Mechanismus es doch erledigt wird, u.s.w. Ein menschliches Gesetz, was für ein Unsinn! Es stimmt, dass der Staat eine Verschwörung ist, um die Bürger auszubeuten und vor allem um sie zu verderben."
Und in seinem Tagebuch steht für diesen Tag geschrieben: "Dick, weiß, gesund der Nacken und die Brust", ein tolstojsches Detail, bei dem es einem kalt den Rücken hinabläuft. "Die Guillotine ließ mich lange nicht einschlafen, und ich musste mich dauernd umblicken."
Tolstoj wurde von Alpträumen heimgesucht, von denen er nahen Freunden wie Turgenjew erzählte: "Er sah die Guillotine im Traum. Ihm schien, er selbst wäre es, den man zum Tode verurteile; als er aufwachte, bemerkte er an seinem Hals einen Kratzer, erschrak fürchterlich und deutete ihn dahingehend, dass der Teufel ihn gekratzt hätte … und plötzlich war er verschwunden, den nächsten Brief schrieb er von den Ufern des Genfersees."
Die Guillotine hatte Tolstoj sein bisheriges Leben mit einem Schlag abgehauen. Sein Leben bis hin zu seiner Flucht an den Lac Léman. Und in diesen 28 Jahren hatte er so viel erlebt, wie es anderen für ein ganzes Leben reichen würde.
Das Studium an der Universität von Kasan hatte ihn enttäuscht, er warf es über Bord. So würde es noch mit so vielem sein, das er in seinem Leben in Angriff nahm, abgesehen von seinem Schreiben. Nichts konnte er richtig zu Ende führen, weder im Pädagogischen noch im Militärischen, weder als Herr seines Guts noch als gesellschaftlich öffentlich Wirkender. Aus Kasan kehrte er auf sein Gut in Jasnaja Poljana zurück in der Absicht, dort tief greifende Reformen durchzuführen, sein Gewissen rief ihn, doch es endete alles in einem Fiasko. Er ging zu seinem Bruder in den Aktivdienst in den Kaukasus, ihm schwebte eine Militärkarriere vor. Er hoffte, drei unangenehme Leidenschaften überwinden zu können: das Kartenspiel, die Wollust und die Eitelkeit. Er schaffte weder das eine noch das andere, dafür gelang ihm das, was ihn zu Tolstoj macht: Die Publikation seines Buchs Kindheit, des ersten Teils der Trilogie Kindheit, Knabenalter, Jünglingsjahre, veränderte sein ganzes Leben und bestimmte sein weiteres Schicksal.
1852, im Todesjahr Gogols, publizierte in Russland ein neuer Schriftsteller, der damals noch unter den Initialen L.N. schrieb. Er fand sogleich Anerkennung. Nach dem Erscheinen von Knabenalter meinte Turgenjew: "Hier ist endlich ein Nachfolger für Gogol."


In Meine Beichte schildert Tolstoj, wie er mit 26 Jahren, nach dem Krimkrieg, wo er an der Verteidigung Sewastopols teilgenommen hatte, nach Petersburg kam und in einen Schriftstellerzirkel aufgenommen wurde: "Die Lebensanschauung dieser Menschen, meiner Kameraden im Schriftstellerberuf, bestand darin, dass das Leben im allgemeinen sich fortschreitend entwickle, dass an dieser Entwicklung wir, die Männer der Gedankenarbeit, den größten Anteil hätten, und unter den Männern der Gedankenarbeit den größten Einfluss wir - die Künstler, die Poeten."
Hinter diesen Worten verbirgt sich nicht nur sein literarischer Erfolg, dahinter steht auch so etwas wie ein Glaubensbekenntnis. "Dieser Glaube an die Bedeutung der Poesie und an die Fortentwicklung des Lebens war ein Glaube, und ich war einer seiner Priester." Er erwarb sich so nicht nur Ruhm, Geld, Erfolg und Frauenlob, sondern auch die Hoffnung auf Unsterblichkeit. Doch ihm konnte das nicht genügen. Und so kamen Tolstoj, dem Priester, Zweifel auf: "Im zweiten, besonders aber im dritten Jahre dieser Art zu leben fing ich an, an der Unfehlbarkeit dieses Glaubens zu zweifeln", schreibt er über diese Zeit, die ihn auch ins Ausland führte. Die Hinrichtung in Paris versetzte diesem seinem Glauben den Gnadenstoß.
Tolstojs Meine Beichte kam erst 1879, mehr als zwanzig Jahre später, zustande. Er schreibt: "Als ich sah, wie das Haupt sich vom Rumpfe trennte, und wie eines nach dem anderen auf den Boden der Kiste aufschlug, begriff ich, nicht mit dem Verstand, sondern mit meinem ganzen Wesen, dass keinerlei Theorie von der Vernünftigkeit des Seienden und des Fortschritts dieses Verbrechen rechtfertigen könne und dass ich, auch wenn alle Menschen in der Welt, von der Erschaffung der Welt an gerechnet, gleichviel welchen Theorien sie anhängen, je gefunden hätten, dies sei notwendig - dass ich dennoch weiß: Es ist nicht notwendig, es ist schlecht. Über das, was gut und notwendig ist, richten nicht etwa die Worte und die Taten der Menschen, auch nicht der Fortschritt, sondern richte ich mit meinem Herzen."
Die Hinrichtung in Paris erwies sich als die große Bruchstelle im Leben Tolstojs. Von nun an gehörten Protest, Aufstand, Verneinung ganz bewusst zu seinem Wesen. Jetzt kündigte Tolstoj der Weltordnung den Krieg an. Aus einem Brief an Botkin erfahren wir: "Was sicher ist, künftighin werde ich niemals irgendeiner Regierung dienen."

Michail Schischkin, Montreux-Missolunghi-Astapowo, Auf den Spuren von Byron und Tolstoj: Eine literarische Wanderung vom Genfersee ins Berner Oberland, Aus dem Russischen von Franziska Stöcklin, 2002, 320 Seiten, gebunden

 

Revue de presse

Trois écrivains marcheurs dans l'Oberland

De Montreux à Meiringen, via Interlaken et Grindelwald, le romancier Mikhaïl Chichkine met ses pas dans ceux de Byron et de Tolstoï. Et livre un superbe récit de voyage à plusieurs fonds.

C'est muni d'un ordinateur portable, aussi important pour lui que la fameuse ânesse Modestine pour Stevenson voyageant dans les Cévennes, que Mikhaïl Chichkine a mis ses pas dans ceux de Byron et de Tolstoï, du Léman à l'Oberland. Le poète anglais et le romancier russe ont en effet accompli, à cinquante ans d'écart, le même itinéraire pédestre de Montreux à Meiringen, et ils en ont chacun consigné les étapes dans un journal que Chichkine connaît bien. Né à Moscou en 1961, l'auteur de La Prise d'Izmaïl (lire le SC du 13.12.2003) vit en Suisse depuis 1995. L'originalité de son récit tient à sa vaste culture, au tour personnel qu'il donne à ses réflexions ainsi qu'aux confidences qu'il glisse çà et là. Emaillé de citations, son livre est illustré de gravures romantiques et de photographies de paysages d'Yvonne Böhler.
[…] Tout se tient, grâce aux associations d'idées d'un écrivain à la curiosité sans cesse en éveil. […]
Recherchée par Byron, redoutée par Tolstoï, la mort est un des thèmes conducteurs de ce superbe récit.

Isabelle Martin
Le Temps
http://www.letemps.ch
30 avril 2005

Mikhaïl Chichkine, de Moscou au lac Léman

[…] Est-ce l'influence de la Suisse, décor de ce délicieux carnet de voyage ? Dans les pas de Byron et Tolstoï est en tout cas un magnifique livre calme, comme imprégné d'une sorte de tranquillité majestueuse. Lancé, pour sept jours, sur les traces de ces écrivains si dissemblables, qui partirent pourtant tous deux dans les Alpes au même âge (28 ans) et depuis le même endroit (les berges du lac Léman), Mikhaïl Chichkine met son talent au service d'un très beau périple littéraire. […]

Raphaëlle Rérolle
Le Monde
http://www.lemonde.fr
18 Mars 2005

Mikhaïl Chichkine, Dans les pas de Byron et Tolstoï, du lac Léman à l'Oberland bernois, Ed. Noir sur Blanc.

Erudite promenade puisant dans les journaux que tinrent, à un demi-siècle d'écart, Byron et Tolstoï en se promenant dans les Alpes suisses. C'est bourré d'anecdotes, de digressions passionnantes, mais hélas! fort mal écrit, tant la lourdeur du style décourage une lecture suivie.

La Liberté
http://www.laliberte.ch
23 avril 2005