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Bernard Campiche Editeur

Grand-Rue 26
CH- 1350 Orbe
Tél. 024 441 08 18
Fax 024 441 08 20
www.campiche.ch
info@campiche.ch


Parutions automne 2008
(voir aussi Collection Théâtre en camPoche)
 

  Michel Bühler / On fait des Chansons

Michel Bühler / On fait des Chansons

ISBN 978-2-88241-187-7

 

L’intégrale des chansons de Michel Bühler (1969-2008), musiques relevées et calligraphiées par Michel Devy

Ce livre a nécessité un énorme travail de relevé musical, à partir des disques, des presque deux cents chansons écrites et enregistrées par Michel Bühler. Ce travail minutieux a été effectué par l’arrangeur et chef d’orchestre Michel Devy (collaborations, entre autres, avec les maisons de disques RCA et l’Escargot, arrangements pour Alain Souchon, Jean Vasca, Gilles Servat, Marcel Amont, etc.).
Le résultat, ce sont des partitions manuscrites d’une grande beauté graphique, et d’une précision que l’on pourrait qualifier d’horlogère

Michel Bühler, "On fait des Chansons", Bernard Campiche Editeur, 2008. 480 pages.


  Thierry Luterbacher / Le Sacre de l’inutile

Thierry Luterbacher / Le Sacre de l'inutile

ISBN 978-2-88241-223-2

 

Début des années septante, Gaston Latraviole, cordonnier, est mort en blaguant. Après une fête, il n'a pas fait la différence entre la fenêtre et la porte. Il a enjambé la fenêtre. Tous ses amis riaient, jusqu'au moment où ils ont réalisé qu'il venait de sauter du troisième étage. Son fils, Raoul, était orphelin. De sa mère, Irene, il a hérité de la maladresse à vivre. Elle est morte d'une pleurésie. Raoul s'est dit qu'une pleurésie, c'était mourir de trop pleurer. De son père, Gaston, il a hérité l'amour de l'inutile. Raoul ne savait pas quoi faire de sa vie. Alors, il peignait et vivait dans une communauté. La route était le seul endroit sur Terre où il ne se demandait pas pourquoi les femmes qu'il aimait le quittaient. Alors, il voyageait. La route, il lui parlait, il la prenait. Il voyait ses ténèbres et ses lumières, sa paix et ses guerres. Il la regardait et parfois la route dormait sur un lit de pierres et parfois elle s'agitait sur un tapis d'herbe tendre. Il roulait loin de lui sans savoir pourquoi en s'accompagnant de fumette. Tellement plus beau quand c'est inutile.

Né en 1950, à Péry-Reuchenette, dans la partie francophone du canton de Berne (Suisse), Thierry Luterbacher est journaliste, réalisateur, auteur, metteur en scène de théâtre et artiste-peintre, Il a été l'élève d'Antoine Vitez au Conservatoire d'art dramatique de Paris. Père de trois enfants, Thierry Luterbacher vit à Romont, près de Bienne, en Suisse romande.


Son premier roman a été primé sur manuscrit par le Jury du Prix Georges-Nicole 2001, puis, après sa parution, par le Prix 2001 de la Commission de littérature française du canton de Berne et le Prix Saint-Valentin 2002. Un cerisier dans l'escalier a également été sélectionné pour le Prix des Cinq Continents de la francophonie 2001, et est lauréat 2002 du Festival du Premier Roman de Chambéry.

Thierry Luterbacher, Le Sacre de l'inutile, Bernard Campiche Editeur, 2008

 

  Janine Massard / L’Héritage allemand

Janine Massard / L'Héritage allemand

ISBN 978-2-88241-224-9

 

Heide, Allemande, mariée en Suisse dès 1935, sait peu de choses sur ce que son frère, membre de la SS, a fait durant la guerre, en Ukraine notamment. Prisonnier des Français à la capitulation, il se marie et participe au miracle économique allemand. Si sa sour l'a toujours imaginé en brave, elle ne peut s'empêcher de s'interroger en constatant que sa descendance, comme celle de son frère, est frappée de maladies graves ou mortelles.
D'étranges fantasmagories fleurissent sur le non-dit mais c'est Léa, sa belle-fille, durement touchée collatéralement, qui, à force d'obstination, obtiendra une forme de réponse aux questions que tous les protagonistes de cette tragédie se sont un jour posé.

Autobiographie
Je suis née à Rolle en 1939 et m’imprègne dès ma plus tendre enfance de toutes les nuances de la lumière lémanique puisque, jusque vers mes huit ans, je vis dans une maison avec le lac à mes pieds.
Issue d’un milieu ouvrier qui vénère le savoir tout en se méfiant de celui acquis par les filles, grandie dans une ville conservatrice pleine de soupçons envers le prolétariat par peur des rouges, je réussis le concours d’entrée au Collège: les salles de classe se trouvent dans le Château de Rolle, avec une cloche qu’il faut actionner soi-même.

 

Les poêles permettent aux potaches d’y glisser des marrons en automne, ça fait rire quand ils éclatent. Les toilettes donnent sur le lac mais elles ont été modifiées, précédemment elles se trouvaient dans la tour qui a les pieds dans l’eau: des petits malins avaient trouvé le moyen d’aller à la pêche depuis la fenêtre tout en fréquentant l’école !
C’est dans ce lieu béni que je découvre la mythologie grecque qui nous est alors narrée avec passion par notre professeur de français et d’histoire.
Ensuite, j’entre à l’École d’assistantes sociales et d’éducatrices de Lausanne (réservée aux filles, les garçons allaient chez Claude Pahud) dirigée par Alice Curchod, qui avait publié avec succès trois romans à la Guilde du Livre (ces livres ont été réédités en 2003 par Plaisir de Lire).
Un jour, à la lecture d’une de mes compositions que je trouvais d’une banalité à pleurer, Madame Curchod me dit: «Janine, vous avez un talent d’écrivain!» Sur le moment, je n’y ai pas accordé beaucoup d’attention. Je ne pratique pas longtemps le métier d’éducatrice, je fais d’autres choses comme voyager, apprendre des langues et quand le Gymnase du Soir ouvre ses portes en 1965 à Lausanne je m’y précipite. J’y prépare une maturité classique puis entre en Faculté de lettres que j’abandonne après trois semestres pour m’occuper de ma fille Véronique qui vient de naître.
Mon premier texte: …de seconde classe a été remarqué par un jury d’écrivains prestigieux (y siégeaient alors Jacques Chessex, Maurice Chappaz, Corinna Bille, Nicolas Bouvier, Alexandre Voisard), lors d’un concours réservé à des auteurs n’ayant jamais publié: il s’agissait du Prix Nicole. Si le texte n’est pas primé, les éloges reçus me convainquent que la voie choisie est la bonne.
Les nouvelles de Christine au dévaloir connaissent un joli succès de presse puis paraît L’avenir n’est pas pour demain, un conte philosophique qui ne laisse pas indifférent mais il me faudra attendre la publication de La petite monnaie des jours – œuvre marquée par l’élan féministe qui pousse les femmes à s’exprimer - pour trouver mon écriture, rencontrer un large public et recevoir mes premières récompenses, dont le Prix Schiller. Les contacts que j’ai alors avec de nombreuses lectrices et lecteurs aussi me persuadent qu’il manque, à l’édition romande, un livre racontant sans fioritures les conditions de vie de personnes nées au début du XXe siècle, dans un pays profondément agricole, et qui, parvenues à l’autre bout de ce siècle, ont assisté à des transformations profondes: les champs de betteraves ou de pommes de terre, autrefois cultivés avec tant de peine, se sont couverts d’habitations, petits locatifs, maisons mitoyennes, villas. La paysannerie, qui était un gros pourvoyeur d’emplois jusqu’à la deuxième guerre mondiale, s’amenuise: les travailleurs agricoles se sont reconvertis dans l’industrie. Cela donne Terre noire d’usine, un documentaire pour lequel je me suis livrée à un certain nombre de recherches et d’interviews de personnes du Nord vaudois.
Puis l’expression évolue résolument vers l’imaginaire avec Trois Mariages, trois brefs romans de 60 pages chacun. Ce livre est traduit en allemand dans le cadre de la Collection CH et reçoit le Prix des Écrivains Vaudois. À partir de 1992, ma vie est marquée par des épreuves dont on se remet avec peine: cancer de Véronique décelé (trop tardivement) en 1992, décès du conjoint en 1994, puis celui de ma fille en 1997. Entre deux morts, marquée par la dépossession, j’écris Ce qui reste de Katharina, roman dans lequel une femme fait le point sur sa vie après le décès de son fils. Mon héroïne, une Allemande née en 1918, manipulée par sa mère jusqu’à ce qu’elle épouse un Suisse et sa nationalité, m’a permis de faire une nouvelle traversée du siècle mais côté bourgeoisie. Ce livre reçoit en 1998 le Prix de la Bibliothèque pour Tous.
En automne 2001 paraît Comme si je n’avais pas traversé l’été, un roman inspiré par le séjour contraint près de la mort: c’est un livre de résistance et finalement un hymne à la vie. Couronné par le Prix Edouard-Rod, dont le Président est Jacques Chessex, il est rapidement réédité en collection de poche.
Publié en automne 2005, Le Jardin face à la France est un roman dont le cadre se trouve être le jardin de mon enfance avec, en face, la Savoie occupée par les Allemands. En l’absence du père mobilisé, c’est le grand-père, d’origine huguenote, qui va tenter d’expliquer à ma petite héroïne la complexité du monde en guerre et ses retombées sur la vie quotidienne d’un pays resté neutre au milieu des belligérants. Ce livre est aussi celui de la réconciliation avec la vie où l’écriture s’évase et donne de la voix à l’humour. Très favorablement accueilli, ce livre a figuré dans la sélection du Prix des Auditeurs de la Radio Suisse Romande et obtenu une mention spéciale au Prix des Alpes et du Jura au printemps 2007, à Paris.

Janine Massard

Janine Massard, L’Héritage allemand, Bernard Campiche Editeur, 2008

 

  Alexandre Voisard / Le Bestiaire de Guy-Noël Passavant

Alexandre Voisard / Le Bestiaire de Guy-Noël Passavant

ISBN 978-2-88241-226-3

 

L'homme ne s'est-il - décidément - assez interrogé sur sa présence au monde pour y avoir en?n trouvé sa juste place? Le voilà encore en débat, même ?lant sa pelote, paisiblement assis parmi les trois règnes. La nature est son miroir où il se voit à l'envers et à la merci de quelques malentendus.
Ainsi, l'appropriation de l'espace en accord avec l'animal ne s'est pas faite sans heurts, suscitant autant de querelles qu'éveillant de vocations bienvenues.
Certains ont hérité de leur maître telle passion pour la gent ailée ou la vie des rivières et il arrive après des années de simple et obstinée observation, qu'ils en sachent davantage que leur initiateur à propos de la pipistrelle ou d'un énigmatique mollusque. De tels humbles passeurs, comme notre Guy-Noël Passavant, éclairent cette universelle concertation éprise d'harmonie.
À quoi le poète ajoute que dans la contemplation bouillonne l'urgente inspiration - celle du verbe, celle du souf?e - qui fait vivre.
À l'affût et à bonne distance, il dépose ses vers luisants au long des chemins d'herbe et d'ombre de ceux qui le précèdent.

Alexandre Voisard

Né en 1930, d'un père instituteur et d'une mère d'origine franc-montagnarde, Alexandre Voisard, après des études hachées, a pratiqué divers métiers dans le théâtre, les postes, l'industrie, la librairie.
Après un bout de carrière politique (il a été délégué aux Affaires culturelles de la République et Canton du Jura et vice-président de la Fondation Pro Helvetia), il s'est retiré dans le village natal de sa compagne, Courtelevant, en France voisine, juste au-delà de la frontière, où il se consacre désormais entièrement à l'écriture. Affublé tour à tour d'épithètes réductrices telles que «poète politique», «poète de l'amour» ou «poète de la nature», il les récuse toutes même s'il est fier d'avoir été de ces «poètes de la libération» du Jura. Il lui arrive d'affirmer avoir été aussi «le premier poète écologiste après saint François d'Assise». Poète donc avant toute chose (Liberté à l'aube ; La Claire Voyante ; Les Rescapés ; Toutes les vies vécues ; Le Dire et le Faire ; Une enfance de fond en comble) , il est aussi un conteur subtil et ironique (Louve; Un train peut en cacher un autre; L'Année des treize lunes; Maîtres et valets entre deux orages ).
Il a été appelé, dès 1990, à siéger parmi les trente membres de l'Académie Mallarmé, à Paris. Dans une interview, il confiait que son rêve d'enfant était de «devenir un grand musicien»?
La parution de L'Intégrale d'Alexandre Voisard , en huit volumes, sous la direction d'André Wyss, a débuté au printemps 2006 et s'est terminée au printemps 2008. Alexandre Voisard a reçu, en septembre 2008, le Prix Édouard-Rod.

Alexandre Voisard, Le Bestiaire de Guy-Noël Passavant, Bernard Campiche Editeur, 2008

 

Page créée le 17.10.08
Dernière mise à jour le 06.03.09

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