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Des histoires qui n'existent pas

 

Poèmes

Brouillards du Rhône
L’attente des loups
Les fourmis
L'amour fou
Un jour gris dans le printemps gris


Textes

Eternité
Lettre d’amour à celle qui nous reconnaîtra
Un été dans la Grande Prairie
Vies antérieures
Comme le signal du départ
En voyage en France
Cité des hexapodes
Comme un gant...

Comme le signal du départ…

C’était jour des poubelles. Début d’après-midi. Ce n’était pas un jeudi. C’était donc un lundi.

Le ciel était blanc-gris. On était en novembre. Le 14 très exactement. On était donc en 1994.

Les employés de la voirie qui chargeaient le camion des poubelles sifflaient toujours pour signaler au chauffeur qu’il pouvait démarrer.

C’était devant l’immeuble numéro 33 de l’ancienne route des Monts. Jéronimias s’était demandé :

" Et si donc quelqu’un d’autre sifflait à cet instant, qui ne serait le bon instant ? "

Ç’aurait pu être drôle.

Et dramatique aussi.

C’est pourtant ce qui arriva.

Et ce fut dramatique.

Le camion des poubelles démarra. Comme c’était prévu. Un container en train de se vider retomba. Comme c’était prévu. Il finit de se vider sur la route. Comme c’était prévu. Mais froissa l’aile de la voiture de M. Smiltönik qui attendait juste derrière. Un chat eût pu passer, au même instant, c’eût été pire encore.

S’il y a un perroquet qui s’est bien marré ce jour-là, c’est celui qui habitait au troisième étage, ancienne route des Monts, immeuble numéro 33.

Les perroquets n’aiment pas les chats.

jean-pierre.cousin@bluewin.ch

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

 

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