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Des histoires qui n'existent pas

 

Poèmes

Brouillards du Rhône
L’attente des loups
Les fourmis
L'amour fou
Un jour gris dans le printemps gris


Textes

Eternité
Lettre d’amour à celle qui nous reconnaîtra
Un été dans la Grande Prairie
Vies antérieures
Comme le signal du départ
En voyage en France
Cité des hexapodes
Comme un gant...

Éternité

L’idée d’éternité en regardant l’arbre… L’arbre, là devant vous.

Non : l’idée d’éternité est en vous ; c’est vous qui la projetez sur, dans l’arbre ; elle n’est pas dans l’arbre ; un arbre n’est pas éternel, il vit ; il est dedans à l’intérieur du temps comme le reste du monde.

L’on ne peut pas non plus chercher l’éternité en regardant un nuage : rien n’est plus mouvant qu’un nuage.

Ni le lac ; ni un bateau : rien n’est plus vivant.

L’éternité n’est pas dans ce que vous voyez. Au contraire : là est le temps.

Et même ce paysage des vignes de Lavaux, ces falaises, n’ont rien d’éternité, d’éternel donc. Tout vit. Tout bouge. Le temps passe. Il y a cent ans, il était différent (même s’il n’a pas changé ; mais il n’a pas changé, il n’a changé qu'imperceptiblement). Il y a cinq siècles, il était différent (presque le même, mais autrement). Il y a dix siècles, il était autrement (mais tellement la même chose — par chance, car ici le temps passe lentement, par quelque miracle que l’on cultive avec soin, comme la vigne, comme le vin d’ici…) …

Même les spectacles qui vous semblent les plus permanents sont éphémères.

Même celui des étoiles ne fait pas exception.

Donc toutes vos rêveries d’éternité en contemplant des paysages qui ne font que changer, c’est du bidon, crûment dit.

Mais l’idée d’éternité est en vous. C’est l’essentiel. C’est là que vous vous sentez (que vous êtes) immortels.

Goûtons ces éternels instants.

jean-pierre.cousin@bluewin.ch

 

Page créée le 23.03.00
Dernière mise à jour le 23.03.00

 

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