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Corinne Desarzens
Bleu diamant, Editions de l'Aire.

  Prix Rambert 2001

Le Prix Rambert 2001 est décerné à Corinne DESARZENS

Le Prix littéraire Eugène Rambert, le plus ancien prix littéraire de Suisse romande, sera remis cette année à Corinne Desarzens pour son roman " Bleu diamant " (éd. de l'Aire). Ce prix, attribué par la Société d'étudiants de Zofingue, est décerné tous les trois ans à un auteur suisse d'expression française.

Le Prix Rambert 2001 sera remis à Corinne Desarzens le 20 juin 2001 au cours d'une cérémonie publique, à 18 h. à la Salle du Conseil communal de Lausanne (Hôtel-de-Ville, Place de la Palud 2).

Le Jury Rambert est composé de sept jurés, qui ont pour seul point commun d'être membres de la Section vaudoise de Zofingue. Ceux-ci sont au travail depuis septembre 2000. Ils ont reçu et examiné 97 ouvrages, dont notamment 52 romans, 15 livres de nouvelles, 11 récits, 5 ouvrages poétiques, 3 essais, 3 carnets et 2 contes.

Le Fonds Rambert bénéficie, pour la remise de son prix, du soutien financier du Cercle littéraire de Lausanne.

Le plus ancien prix littéraire romand

Dans les années qui précèdent la création du Prix Rambert (1898), la vie littéraire était intense au sein de la section vaudoise de Zofingue, devant laquelle des auteurs tels Henri Warnery, Samuel Cornut ou Eugène Rambert lui-même présentaient leur textes. A la mort de Rambert en 1886, actif dans la société de 1849 à 1853, Zofingue décide d'honorer sa mémoire. Renonçant à l'érection d'un monument, les Zofingiens décident de créer une distinction littéraire portant son nom. Le règlement d'origine stipule que "le prix sera alloué à l'ouvrage qui, écrit par un Suisse et en français (...), aura été jugé le plus méritant par le Jury, quelle que soit la matière traitée, pourvu que le travail ait une valeur littéraire".

C'est en 1903 que le Prix est décerné pour la première fois. Il est attribué à Henri Warnery pour Le Peuple vaudois. Depuis lors, le Prix a été remis régulièrement tous les trois ans. C.-F. RAMUZ fut couronné deux fois (1912 et 1923). Beaucoup de noms prestigieux figurent parmi les auteurs primés : Paul BUDRY, Denis de ROUGEMONT, Gustave ROUD, Jacques MERCANTON, Catherine COLOMB, Jean STAROBINSKI, Nicolas BOUVIER, Jean VUILLEUMIER, Etienne BARILLIER, Claude DELARUE ou Anne-Lise GROBETY. Les trois derniers lauréats ont été Jean ROMAIN (1992), Jacques-Etienne BOVARD (1995) et Jean-François SONNAY (1998). Yvette Z'GRAGGEN a été couronnée en 1998 par un Prix spécial du Centenaire.

Contact pour information

Président du Jury Rambert 2001 : M. Jean-François BONARD
Tél. privé et télécopie : 021 / 784.14.60 - E-mail : jf.bonard@bluewin.ch

Le plus ancien prix littéraire romand

"L'une des activités de la section vaudoise de Zofingue qui illustre le mieux le troisième terme de sa devise, "Litteris", est sans conteste l'attribution du Prix Rambert qui couronne, tous les trois ans, depuis plus d'un siècle, une oeuvre d'un écrivain de nationalité suisse et d'expression française. Mais au-delà de la vie de la section vaudoise proprement dite, ce prix occupe également une place marquante dans l'histoire de la littérature romande..."

 

  Corinne Desarzens
 

Née à Sète, le 27 août 1952, de parents suisses Corinne Desarzens, licenciée en russe et journaliste par passion, partage son temps entre les voyages, la peinture et l’écriture. Elle est l'auteur de trois romans, Il faut se méfier les paysages, Bleu Diamants et Aubeterre I, d’un minuscule essai au long titre, Deux doigt de prunelle dans un verre à bourbon, de deux recueils de récits, Carnets madécasse et Pain trouvé.

Corinne Desarzens a reçu le Prix Rambert 2001 pour son roman Bleu diamant paru en 1998. Ce prix de 5000 francs est attribué par la Société d'étudiants de Zofingue.

 

  Extraits de presse


Ne manquez pas ces heures énigmatiques et belles qui rassemble Corinne Desarzens dans son dernier livre, "Ultima Latet". Pour un jour de charme et d'ironie.

... Mais de quoi parle-t-on dans ces pages, mais de qui parlent-elles, ces voix, ces femmes ? De tout et de rien ? De presque rien. Mais de ce presque rien qui est un monde. Un monde entre la clarté et l'ombre, un monde léger et grave, qui revient, qui resurgit en fragments...

Corinne Desarzens (née en 1952 à Sète, mais bien suisse), licenciée en russe et en anglais, a été correspondante à New York. Elle voyage. Elle peint. Elle écrit. Ultima Latet est son huitième livre, après, voici onze ans, un premier roman intitulé Il faut se méfier des paysages (Prix Schiller) et notamment une suite romanesque en deux volumes, Aubeterre.

Corinne Desarzens, Ultima Latet, récit, Editions Metropolis.

Jean-Dominique Humbert

05.07.00

Corinne Desarzens s'inspire de la vie d'une célèbre galeriste genevoise: toute une existence tirée de l'oubli par l'obsession du détail, à l'ombre de trois maris.

Marguerite la galeriste .
Seule et bleue comme le diamant

Marguerite Mèze veut raconter sa vie mais ne se souvient guère que du sachet de poudre à requins tendu par la stewardess lors de son premier voyage outre-Atlantique, tandis que l'avion avait perdu un moteur: «En cas d'amerrissage forcé, juste un peu de condiment sur le museau, là, pour éloigner le squale.» Alors il faut bien inventer, il faut bien faire un roman de cette vie qui croisa celles de Picasso, Dali, Chagall, Derain et tant d'autres. Oui, Marguerite a bien existé, elle a bien tenu pendant plusieurs décennies une galerie célèbre à Genève mais Corinne Desarzens évoquera ce parcours à travers la plume d'une de ces collaboratrices à qui la vieille dame, morte en 1993, "sans une seule annonce officielle dans aucun journal" avait commandé une plaquette pour célébrer les quarante ans de son négoce.

Ni vraiment mondaine,
ni complètement genevoise,
ni même amateur d'art:
«Marguerite se surprend à ne plus songer
qu'aux dimensions et au poids des tableaux''

Avec Corinne Desarzens, la biographie n'avait d'ailleurs aucune chance, tant l'auteur d'Aubeterre est obsédée par le détail sensoriel, I'information décalée, le savoir inutile, mais combien goûteux: « Il a fallu, paraît-il, soixante ours bruns pour renouveler les couvre-chefs de la garde royale britannique ». Née un 28 février, selon sa mère, une modiste genevoise, ou un 29, selon son père, un riche propriétaire roumain - «il faisait son droit et elle des chapeaux »-, Marguerite se mariera trois fois, à vingt-trois, vingt-neuf et quarante ans, toujours avec des hommes brillants, ou riches, alors qu'elle serait plutôt du genre laideron renfermé. Trois fois ses maris mourront de mort violente, et la face cachée de cette vie, son mystère constitutif, réside dans cette double question: pourquoi les maris de Marguerite l'ont-ils épousée et comment sont-ils morts?

Fidèle à sa manière du demi-mot et de l'allusion emberlificotée, Corinne Desarzens répondra sans vraiment répondre, au risque de faire passer un lecteur modérément intéressé par le destin de Marguerite de la curiosité émoussée à l'agacement le plus vif. Bien sûr, il nous sera clairement signifié que le deuxième mari de Marguerite, un dingue de voitures, mourra asphyxié dans un véhicule de son invention, tellement soudé à sa maîtresse du moment qu'il faudra recourir à la scie pour les séparer. Bien sûr, nous saurons que son prédécesseur -un Anglais croisé dans un casino de la Côte d'Azur et qui découpe le melon comme personne-, a épousé la mère Mèze sur un coup de roulette. Mais l'essentiel, comme toujours avec Corinne Desarzens, est ailleurs, dans la focalisation soudaine sur un moment ou l'autre de la vie - un long repas mondain où l'on disserte beaucoup sur la répartition géométrique des écailles de l'ananas, ou l'interminable négociation au Caire de papyrus rarissimes avec un fieffé père copte. Au bout du compte et d'une vie, ne reste qu'un livre d'or puissamment fréquenté - "J'adore les caramels mous et les chocolats Lanvin" (Salvador Dali), sans parler d'une visite impromptue, un dimanche matin, de Liz Taylor- et une solitude aussi abrupte et bleue que le diamant, car Marguerite au fond, avec ses hanches trop larges - la faute à une atrophie de l'hypophyse? -, n'est ni vraiment mondaine, ni complètement Genevoise ni même amateur d'art: «Marguerite se surprend à ne plus songer qu'aux dimensions et au poids des tableaux.»

Quant à ces «nouveaux Genevois qui prospèrent sous les néons des succursales bancaires et sur la moquette chinée d'études d'avocats, plus elle apprend à connaître leur fonctionnement, plus Marguerite envie leur égoïsme naturel qui s'attribue d'instinct et sans aucune proportion avec leurs mérites la place confortable […], ils pissent dans des cuvettes de faïence et choisissent la porcelaine pour faire couronner leurs dents ». Avec ses trente-sept paires de chaussures et ses quatre voitures, la Marguerite Mèze de Corinne Desarzens semble n’avoir obéi, sa vie durant, qu’à une impulsion de brute, qui trace son ornière sans âme et sans cœur - un caractère de diamant- se faufile et avance, comme poussée par un aiguillon mystérieux que le baron Thyssen sembla lui aussi avoir éprouvé, qui avait coutume de dire : « If I rest, I rust »

CORINNE DESARZENS, Bleu Diamant, L'Aire, 252 p.

Laurent Nicolet

6 juin 1998

 

  Adresses et renseignements utiles sur Internet

page sur l'auteur : http://www.culturactif.ch/ecrivains/desarzens.htm
livre : "Mon bon ami" : http://www.culturactif.ch/livredumois/desarzens.htm
livre : "Aubeterre" http://www.culturactif.ch/bibliotheque/desarzens.htm
Edition de l'Aire : "Bleu Diamant" :
http://www.editions-aire.ch/

 

Page créée le 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

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