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Editions Samizdat

Denise Mützenberg
8 chemin François-Lehmann - 1218 Grand-Saconnex
Tél. 022 734 05 92
sampoesie@gmail.com
http://www.editionsamizdat.ch


Parutions 2011
 

  Jack Perrot / rue rost


Jack Perrot - Rue rostDe Porrentruy à Genève via La Côte-aux-Fées, nous voilà, Vérène, les trois enfants et moi dans de verts pâquis.
Nous risquons quelques combinaisons des temps, des travaux et des moyens pour une vie simple. Le jaquet mélancolique troque l’observation géographique et politique contre l’accompagnement social, puis l’écriture dans l’expulsion des marchés.
Faites récit à vos fils et vos filles... clame le prophète biblique. L’accent jurassien résiste aux langues des pouvoirs et se mêle à d’autres langues d’exils. L’enfant happe les mots neufs et étranges de la vie et les crie et le père écrit, une autre histoire, toujours possible.
Comme la rencontre, au coin de la rue, du messie sous les traits du mendiant fidèle à son carreau.
Jack le schnorrer

Un recueil de 88 pages au format 14x18 cm illustré par Myriam Perrot et mis
en page par Marianne Bousset, le tout tiré à 300 exemplaires sur les presses de l’Imprimerie du Cachot au Grand-Saconnex.

(Ne) cherchez (pas) rue rost* sur un plan de Genève, vous (ne) la trouverez (pas).
La force du livre de Jack Perrot est dans cette ambiguïté.

Rue réelle, vécue, rêvée, soufferte, honnie, hélée, aimée, au nom mâché et remâché. On pourrait remplacer le mot « rue » par le mot « vie ». Jacques Perrot dit Jack joue avec les mots, en use avec excès, les use jusqu’à la corde. Mots de sa langue, mots d’autres langues (ladino, allemand, romanche, hébreu). Mots convoqués, assignés pour un procès dont il est à la fois victime (fière) et plaignant (obstiné). Contre la bureaucratie (voir p. 31 l’élégie des noms à partir de l’alphabet de classement de dossier !), contre les langues de bois, les files d’attente, les rats de baraquement, le soupçon, le mépris, les murs, tous les murs. Qui séparent. Enferment. Excluent.

Pourtant rue rost est un livre ouvert. D’où germe une parole / dans le défaut même de l’espérance :

Je glisse
un minuscule rouleau de voeux
dans le mur qui barre la rue
le mur qui fait de la rue une impasse
le voeu qui fait du mur un passage.

Denise Mutzenberg

 

  Jean Azarel / Marche lente


Jean Azarel - Marche lenteJean Azarel est né en 1954 « dans l’octobre blond du Saint Laurent » (Montréal / Canada). Marié à Anne Kerzeas (peintre, céramiste), deux enfants, Jean-Cédric et Hervine. Réside dans le Gard, près d’Uzès. Travaille dans un établissement public au développement économique d’un territoire rural.
Goûts littéraires a-dogmatiques : les écrivains de la « Beat Generation », Luc Dietrich, Rainer Maria Rilke, Arthur Rimbaud, Léonard Cohen, les scandinaves Jensen, Jacobsen, Ekman, Roger Boutefeu, Alain Jégou...
Passionné par le cinéma, notamment expérimental, la musique rock et pop. Observateur du monde dans ce qu’il a d’humain et d’inhumain, puise ses thèmes et inspiration dans la comédie sociale du quotidien mais aussi les relations humaines sincères et désintéressées, sur le bord des rivières, la baie d’Audierne et les pentes granitiques du Mont Lozère. Après une période de renoncement et de silence, retour à l’écriture en 1997. Fabricant d’oeuvres éclectiques où se succèdent humour acide, prosélytisme de la différence, « vertiges de l’amour » (A Bashung) et romantisme quasi mystique.

Un livre de 72 pages au format 14x18 cm
tiré à 300 exemplaires sur les presses de l’imprimerie Valoffset à Couvet

Bien qu’il s’ouvre sur une scène de torture (cruellement imposée aux yeux d’une petite fille), ce livre est une étonnante lettre d’amour. Mais contrairement aux textes de ce genre où l’amoureux envahit chaque page de ses aveux, de sa passion, de son moi encombrant, quel retrait ici !

Pas un seul « je » dans Marche lente mais un « tu » retenu, soutenu, qui, de la première à la dernière ligne, s’adresse à une femme (l’enfant du début), dégageant, – paragraphe après paragraphe – le portrait subtil, contrasté, singulier, d’une vivante de ce siècle. Son statut de compagne on le devine seulement, parce que seul un quotidien partagé peut donner à un homme cette connaissance profonde, ce pudique savoir d’une intimité féminine.

Hymne à la construction d’une vie, chant d’un amour qui jamais ne dit son nom mais prend le risque fou de laisser l’autre libre de son existence et de ses choix, Marche lente est l’oeuvre d’un poète nourri de jazz et de chansons dont la petite musique oscille sans cesse entre majeur et mineur.

Son fil rouge est bien celui noué dès la première image du livre, le fil du sang, entre blessure et coquelicot.

Denise Mützenberg

 

  Eric Duvoisin / Paysage rapace


Eric Duvoisin est né à Yverdon il y a 36 ans. Son enfance se passe au pied du Jura, à un jet de pierre du lac de Neuchâtel. Longtemps il restera comme aimanté par la barrière des Alpes qui se lit à l’horizon. Dans la distance, qu’est-ce qui appelle au-delà ? Rêves, désirs, lectures. S’échappant de son métier d’enseignant, il prendra plus tard le temps de franchir quelques frontières. La Bolivie, l’Amazonie ou l’Inde, comme boussole. Au fil des ans, ici ou là, c’est toujours avec l’écriture qu’il finira par arpenter et donner corps à son monde intérieur.

Poèmes de Eric Duvoisin
Couverture : gravure de Marianne Décosterd + trois oeuvres de la même artiste
Un recueil de 72 pages au format 14x19 cm, tiré à 400 exemplaires sur les presses de Nicolas Chabloz à La Tour-de-Peilz

 

…que faire d’autre qu’accumuler sur tous les supports à portée de
main - carnets, livres, fichiers informatiques, feuilles volantes à en
perdre la tête (la tête dans les nuages) – un chaos organique, toujours
à se renouveler, se détruisant en se réinventant
plus tard, dans la souplesse du plaisir
ou la famine des souffles, arranger ce chantier tant bien que mal,
précaire équilibre de papier et d’espace

 ***

On produit de la patrie sur la terrasse helvétique : table à la nappe
carrelée de rouge et de blanc musée des mirages l’odeur figée du bois
sous les géraniums; on se fondrait dans les mets de l’identité, saveurs
multiples de papier mâché.
Tu écris une carte postale.

 ***

Bungalow aquarium à petits miracles, avec soin classés dans nos
albums comme autant de trophées de chasse.
Créé trop petit troué infiltré de partout figé dans ta précarité docile
ici tu n’es pas chez si ça fascine c’est pour mieux creuser tes abîmes.

 

  Claire Krähenbühl / Histoires de Louise


Claire Krähenbühl est née en 1942 à Yverdon-les-Bains. Elle écrit des poèmes et des nouvelles. Son activité artistique intermittente s’est concentrée avec le temps sur des collages, autre forme de poésie. Après une trentaine d’années passées sur les rives du Léman, elle vit désormais à La Sarraz.

Un recueil de 64 pages au format 21,5 x 11,5
avec deux illustrations
tiré à 400 exemplaires sur les presses de Nicolas Chabloz, imprimeur à La-Tour-de-Peilz

Monsieur Songe au cours de sa promenade du matin rencontre un jour Louise Bottu la poétesse. Elle est toute déjetée, boiteuse et tremblotante. Mais sitôt qu’elle reconnaît monsieur Songe elle a un sourire de petite fille et leur conversation, qu’ils ont interrompue depuis des lustres, est la même qu’autrefois. C’est ainsi qu’il apprend que Louise Bottu va mettre sous presse un nouveau recueil de poésie.

Robert Pinget - Monsieur Songe, p.135

C’est ainsi que Louise m’est apparue autour de l’an 1998. Cette brève apparition m’a intriguée et je me suis permis de l’inviter dans mes pages tout en l’inventant quelque peu. Au cours des années, elle a emprunté à droite et à gauche de la chair et des étoffes.
Il était temps de lui faire prendre l’air. Comme elle est poétesse, ses histoires sont souvent des histoires de mots, mais pas seulement :

Chaque jour ou presque, après sa douche, Louise pense à Proust et aux cinq flanelles que lui tend sa servante pour le sécher, l’envelopper, le réchauffer. Qu’il soit vite sec et surtout qu’il ne prenne pas froid ! Quand elle saisit son premier drap de bain, le douillet, puis le second, un peu rêche, elle se dit : déjà deux ! se demandant si son écriture lui
donne droit à ce luxe.
Mais aucune Céleste n’est là pour les lui tendre et lui frotter le dos !

Cl. K.

 

  Sylvain Thévoz / Nos possibilités d’impasses sont innombrables


Sylvain Thévoz / Nos possibilités d’impasses sont innombrablesLe processus qui va du manuscrit au livre imprimé est à chaque fois, pour l’auteur comme pour l’éditeur, une histoire unique, pleine d’émotions. Celle-là fut une aventure au goût neuf et piquant.
Pour la première fois, Samizdat confiait un texte à deux jeunes graphistes qui s’engageaient à créer le livre en entier, hors des schémas battus. Du feu de l’automne aux bourgeons de février, en passant par le gel de fin novembre, Sylvain Thévoz et l’éditrice se sont retrouvés entre Arve et Rhône, dans l’atelier des Supercocottes niché au coeur des anciennes usines Kugler.
De saison en saison, de rêves en esquisses, le projet a pris corps, entre les grandes affiches et les dessins, sans oublier le chat noir aux yeux de phosphore, témoin des fulgurances partagées !
Il y a quelques semaines, nous avons découvert la couverture réalisée par les Supercocottes : deux Calamity Jane aux têtes de cerfs qui croisent le fer. Subtile allusion aux ambiguïtés du poète ? ou réponse complice de Coline et Céline à sa voix?


Mon silence et un bol où viennent laper les belettes
un os où les fourmis les cerfs
la nuit tombée se servent de lard et de lait

Maintenant c’est à vous, lecteurs, de vous laisser surprendre…

Denise Mützenberg

Le recueil se déroule sur une ligne de fuite entre animalité, quête de soi et étrangeté.
Le langage est soumis à des brisures et des recompositions successives, dans une fuite qui compose un territoire habitable, mais qui doit être sans cesse réaménagé et réinventé. Le corps, les éléments primaires et la langue sont les composantes essentielles de ce récit qui souhaite laisser passer une lumière différente, un son autre.

Sylvain Thévoz

Sylvain Thévoz est né à Toronto en 1974. Il a étudié à Montréal et Bruxelles, est anthropologue et vit à Genève. Il travaille dans l’action communautaire. Son premier recueil de poésie, « Virer large course court », a été publié aux éditions du Miel de l’Ours en février 2008. La revue des Belles Lettres (RBL) a publié en janvier 2009 six poèmes ainsi qu’à l’automne 2010 : « Deleuze RIP ». Il a publié en mai 2009 « Courroies arrobase frontières » avec Patrice Duret aux éditions du Miel de l’Ours. Il participe au comité de rédaction de la revue Hétérographe, revue des homolittératures ou pas

Sylvain Thévoz,Nos possibilités d’impasses sont innombrables, Editions Samizdat, 2011, 80 pages.
Conception graphique, maquette et illustration: Atelier Supercocotte, Coline Davaud, Céline Privet

 

  Huguette Junod / La complainte d'Ariane


Huguette Junod / La complainte d'Ariane Ariane m’a accompagnée de 1990 à 1995. J’ai commencé son récit en été 1990, dans un état solaire, en visitant le Péloponnèse avec un compagnon féru de mythologie. Il peut paraître curieux, en plein bonheur, de parler de chagrin, mais je puisais dans mes souvenirs. J’ai continué le poème en août 1991, dans une maison louée à Koroni, avec le même compagnon, mais qui avait décidé de me quitter. Cette fois, je vivais moi-même un deuil amoureux. Je portais une pierre au fond du ventre, chaque pas représentait une souffrance et je me fondais dans la mer et les larmes d’Ariane. Sa peine était donc la mienne, comme celle de toutes les femmes abandonnées. Mais l’espoir soulevé par Dionysos m’a appris que le temps guérit les blessures, apaise la douleur et qu’au-delà du désamour peut naître un sentiment puissant devant lequel on se retrouve neuve, comme au premier jour.

Huguette Junod

Huguette Junod, née à Genève, écrit et publie dès l'âge de douze ans. Licenciée ès lettres, elle enseigne le français et la littérature à l'école secodaire de Genève de 1968 à 2001 et anime des ateliers d'écriture depuis 1987. Passionnée par la Grèce, elle y retourne chaque année, apprend le grec et revient de ses séjours avec une moisson de poèmes. Elle y a rencontré Perséphone, Ariane puis Médée. La poétesse interprète les mythes en se mettant à la place des héroïnes. Huguette Junod a obtenu le prix des Ecrivains genevois fin 2008 pour Le Choix de Médée, Ed. Samizdat 2009.

La complainte d'Ariane, poème de Huguette Junod, traduit en grec par Mirka Skara, 2011, 96 pages.

 

  Françoise Item / Aqua vita


Françoise Item / Aqua vita« L’illusion est au fond du puits. La réalité à sa margelle. C’est le seau qu’il faut descendre et remonter » écrit Françoise Item. On pourrait dire que le va-et-vient, le mouvement du seau est le mouvement même de l’écriture de ce petit livre. Manière de testament dans lequel une femme livre un concentré de ce qu’elle a découvert.

«Je compose avec ce que j’aime
et je voyage au bout du mot» dit-elle.

Risquons-nous à la suivre. Elle nous entraîne sur des chemins surprenants.

Denise Mützenberg

L’arbre de vie

Ayant franchi la barrière, je vois un grand arbre couvert de victimes, d’agneaux sacrifiés qui en font une montagne. Le jour vient, au loin, un joueur de flûte, les moutons sautent bien vivants de l’arbre, paissent et gambadent dans le pré vert.

Sortis des cachettes après la fête, les amours mortes, sacrifiées, reniées, vivent toujours. Au pied du grand arbre.

Françoise Item

Françoise Item est née en 1941. A 17 ans, à Bienne, Françoise écrivait ; « Oh, j’aime tant écrire, comme ça vient, follement et puis raturer, raturer, corriger, laisser venir la nuit, l’obscurcissement, laisser couler les heures et sonner les églises et toujours revoir, corriger, simplifier, purifier. C’est beau, dur. ». Elle obtient ensuite une licence en lettres, porte ses pas entre autres à Paris où elle gagne parfois sa vie dans les marchés de brocante.
Avec son mari, le peintre Georges Item (Checo pour les intimes), elle réside à Saint-Rémy-de-Provence où le Mas de Cinq Sous abrite leurs créations et activités respectives. Elle s’y passionne aussi pour le tissage. 1990, deuil qui la ramène seule à Bienne où elle ouvre une galerie d’art et d’animations culturelles. Aujourd’hui, relisons un de ses textes : « En fin de vie quand il faut retourner la terre, et attendre, seul le possesseur du champ sait ce qu’il va semer ou planter. Ou s’il va le laisser en jachère inculte. ».

Aqua vita, poèmes & proses de Françoise Item, 2011, 40 pages.

 

  Laurent Cennamo / Les rideaux orange


Laurent Cennamo / Les rideaux orange Jonas au bord des larmes (jour et nuit) bourdonne
encore à mes oreilles (les rideaux orange
de la cuisine bougent à peine, très lente
neige, silencieuse, ou poussière très bientôt, oeufs
de fourmis sur le front de ma mère et qui dira
le frelon d’être en vie ?)

Le manuscrit reçu se nommait « Trois poèmes pâles ». Et c’est sous ce titre que le texte de Laurent Cennamo avait reçu, en 2006, le Prix Hentsch qui couronne, depuis des décennies, les premières oeuvres littéraires des étudiants genevois.
Mais ce titre, choisi par un jeune poète épris de Jouve et Mallarmé, ne rend pas justice au flamboiement des rideaux orange, au rouge des fraises, au noir de la nuit.
Figé, il ne dit pas tout ce qui frémit en Jonas et autour de lui, tout ce qui brûle et tremble et tournoie.
S’il signale la pâleur, ce titre élude la transparence, omniprésente dans la première partie, et dont on s’aperçoit très vite qu’elle renvoie à autre chose, de plus secret ; de même, la marelle, si elle désigne bien une fois le dessin à la craie au centre du préau, prend au cours du poème une existence autonome :

Marelle transparente, marelle au pain/ et à l’eau ; marelle au bord des larmes ; marelle sur la paille …

Le jeu de la cour d’école devient jeu avec la langue et le lecteur se pique au jeu : il y a mère dans marelle, petite mare, petite mère, mère en miettes…

Et dans le ciel, toujours la première lettre
du mot miettes
(du mot amour ?)

Mais le visage de l’amoureuse est mangé de fourmis. Si un drame se devine sous la trame des mots clairs et des images lumineuses, l’étoffe du texte continue longtemps de bruire en nous avec la légèreté des petites filles qui tombent / amoureuses de leurs robes sans un bruit, et bas / à l’horizon, des regards…

Les éditrices

Laurent Cennamo est né en 1980 à Genève, ville dans laquelle il a étudié la littérature et l'histoire de l'art (son mémoire de licence portait sur les récits de rêve dans l'oeuvre de Philippe Jaccottet).
Les rideaux orange est son premier recueil. «Lire Marelle à la lanterne de Jonas, Jonas à la torche des Rideaux orange : tel serait à peu près son désir.»

Les rideaux orange, poèmes de Laurent Cennamo, Editions Samizdat, 2011, 76 pages.
Couverture de Fausto Cennamo

 

Page créée le 20.04.11
Dernière mise à jour le 24.10.11

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