retour à la rubrique

Actuellement sur le Cultur@ctif
Les invités du mois : Jean Richard (Editions d'en bas), Sabine Dörlemann (Dörlemann Verlag), Thomas Heilmann (Rotpunktverlag), Fabio Casagrande (Edizioni Casagrande) - Les Livres du mois : Fabiano Alborghetti : "Supernova" - Quentin Mouron : "Au point d'effusion des égouts" - Peter Stamm : "Au-delà du lac" - Mikhaïl Chichkine : "Deux heures moins dix" - Marius Daniel Popescu : "Les couleurs de l'hirondelle" - Arno Camenisch : "Ustrinkata" - Sylviane Dupuis : "Poème de la méthode" - Klaus Merz : "Die Lamellen stehen offen" - "In der Dunkelkammer" - Pietro Montorfani : "Di là non ancora" - Inédits : Elena Jurissevich : "Ce qui reste du ciel" - Erica Pedretti : "Plutôt bizarre"

 
retour page d'accueil




Editions Empreintes
Av. de la Gare 34 A
case postale 80
1022 Chavannes-près-Renens
Tél. ++41 (0)21 905 61 81
Fax ++41 (0)21 905 61 82

empreintes@empreintes.ch
http://www.empreintes.ch/



 

 

Automne 2007

Matthias Tschabold / Sourcier des songes
ISBN-13 978-2-940133-93-2

Avant même les mots, une musique, presque imperceptible et néanmoins si prégnante. Avec ses élans et ses retenues, ses canons et ses cadences, elle s'insinue jusqu'aux assises de l'être, moins pour y faire entendre "le bruit et la fureur" du monde, qu'y recueillir son haleine et y déceler sa joie. Est-ce que se déploie ce chant? Est-ce le soir ou le matin que s'élève ce murmure? Les questions restent en suspens, m'eme si des rumeurs proviennent du large ou qu'un horaire monacal paraît fixer les temps.

Tout cela pourrait faire croire qu'il ne s'agit ici que de rêveries stylistiques. Heuresement, il n'en est rien et ce serait oublier que la sagesse est légère et se nourrit de visions. Ne délaisse-t-elle pas le raisonnement pour convoquer l'être dans son entier? Et si les villes ne sont traversées qu'en songe, si les rivages ne sont pas foulée aux pieds, peu importe. Le chemin emprunté; il mène plus loin, bien au-delà de tout déplacement. Alors le poète a-t-il vraiement parcouru tous ces espaces et ces temps ou n'a-t-il fait que rêver aux côtés de l'aimée? Je ne sais, pourtant ses vers sont là, offerts. Ils sont le signe qu'en dépit des apparences, Matthias Tschabold est sans aucun doute remonté jusqu'à la source, là où les mots se délestent de leur fardeau tant la "grâce est traversière".

Serge Molla

***

Antonio Rodriguez / En la demeure
ISBN : 978-2-940133-94-9

Né en 1973, Antonio Rodriguez enseigne la littérature française à l'Université de Lausanne. Il livre ici les premières recherches de son propre laboratoire poétique.

***

2007

Olivier Beetschen / Après la comète
ISBN: 978-2-940133-91-8

***

François Migeot / Moires
ISBN-13 978-2-940133-92-5

Confrontée à la mort, au deuil, à la souffrance de qui est irrémédiablement esseulé, que peut la parole? Rien, si elle ne se fait pas musique. Il faut ranges Moires parmi les livres où les mots cherchent avec le plus de justesse comment accompagner la traversée di Styx.

Pas de pathos. PAs l'ombre d'une emphase. Mais la lente cicatrisation d'une blessure, celle infligée par l'agonie des êtres qui ont transmis le flambeau de la vie, celle de devoir réintégrer un monde déserté, celle des générosités qu'on n'a pas eues. Cette longue marche vers l'apaisement, la sérénité peut-être, s'opère au fils des pages grâce au langage. Les impromptus, les variations, les transpositions s'enchaînent pour élaborer une compsition qui allie fluidité et rigueur. Schubert et Beethoven, convoqués dans la mémoire du poète, soulignent en contrepoint ce que l'écriture possède de spontané, de délié, d'inattendu, et en même temps de construit, de concerté, de géométrique.

La musique qui en résulte ouvre la voie à la réconciliation avec autrui et avec soi-même. Le recueil marque ainsi le passage d'un état de sésarroi, de stupeur, vers une lumière qui allège. C'est en fin de compte la tonalité de l'espoir qui domine, même si celui-ci "ne tient qu'aux mains qu'on se donne / d'un âge à l'autre".

Olivier Beetschen

***

Mary-Laure Zoss / Le noir du ciel
Prix de poésie C. F. Ramuz 2007.
ISBN-13 : 978-2-940133-90-1

"L'évidence d'une voix. Chaque poète a la sienne, bien sûr, mais qu'est-ce qui donne ici ce sentiment d'évidence? La maîtrise et la tenue des choix formels, sûrement, un murmure continu comme un filet d'eau froide. Sans nul doute aussi l'hiver et l'enfance en noir et blanc. Aucune esthétisation des paysages ou de la vie rurale; tout est posé à plat, ou bien tordu de l'intérieur parce qu'«il faudrait passer son temps à colmater, quand rien ne tient», ou bien encore englouti dans la peur lorsqu'«on va butant partout contre le bord du monde». Si cette poésie est simple, ancrée dans une terre, elle n'est aucunement sereine. Mais plus que tout, on retient une façon jamais forcée de placer la parole entre «le manque des mots» et «la joie courte de mots très pauvres»: cela donne une bande passante discrète, continue, extrêmement sensible aux aspérités comme aux crevasses de vivre."

Antoine Emaz

 

Page créée le 28.02.08
Dernière mise à jour le 29.02.08

© "Le Culturactif Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"