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Bernard Campiche Editeur

Grand-Rue 26
CH- 1350 Orbe
Tél. 024 441 08 18
Fax 024 441 08 20
www.campiche.ch
info@campiche.ch


Automne 2003
 

  Michel Bühler / Lettre à Menétrey

ISBN 2-88241-130-8

Dans la Lettre à Menétrey, Michel Bühler s’adresse à un ami, mort il y a deux ans. Bilan d’une vie et d’une amitié. Portrait aussi d’un «pays qui dort» (la Suisse) et, en pointillé tout au long du récit, un voyage dans les Territoires Occupés, en Palestine. Une fois de plus, Michel Bühler frappe par sa générosité, sa façon pudique, mais ferme, de dire les choses de la vie. Émergent aussi de ce livre le portrait attachant d’un homme hors du commun et l’histoire d’une grande amitié.

La pente est rude; on a quitté la plaine, le trafic, et maintenant, la route se faufile entre les forêts déjà rougies par l’automne. Le village est là, comme figé, posé sur le replat. Dernier chemin à droite, derrière la scierie. Une maison aux murs blancs, Bühler, Michel, à la porte.
François, le grand-père, a jeté la première pierre contre le mur de l’usine, un soir où la canaille s’en était venue protester. Les yeux malins, dans son cadre en bois, on l’entendrait presque houspiller le monde, les nantis. C’est une tradition: chez les Bühler, les hommes gueulent. Michel est le dernier, il a choisi de gueuler à travers ses livres, ses disques, sur les scènes de théâtre. Mais le pays n’aime pas trop ceux qui gueulent. Le pays est «propre en ordre», sourd, juste ce qu’il faut, le pays dort.


Michel Bühler est du pays; il a vu le monde, rencontré des hommes justes et bons, il en a vu de moins justes et de moins bons. Et il le dit, et il dérange. Il a choisi de dire sa vérité. Et, forcément, de passer pour un gêneur.
Il a cinquante ans passés, Michel Bühler, dont trente, quarante peut-être, à s’user la voix pour quelques-uns, pour ceux qui savent encore écouter, rire, boire et chanter. François disait que «cinquante ans de vie, c’est cinquante ans d’espoir».

Roger Jaunin

Michel Bühler, Lettre à Menétrey, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

  Sylvaine Marguier/ Miracle des jours

ISBN 2-88241-104-9

 

Quel peut être en 1847 le destin d’une jeune fille de vingt-deux ans originaire du Jura? Jeannette Maréchal est domestique chez le comte et la comtesse de Gasparin. Elle aura la chance d’accompagner ses maîtres sur les traces de Chateaubriand jusqu’à Jérusalem, en passant par la Grèce et l’Égypte.

Plus qu’un récit de voyage au Levant, Miracle des jours constitue une fresque historique et la rencontre de personnages masculins et féminins naturels et vrais. Bastien Fiefvet, homme simple au grand cœur. Victor Jolissaint, ancien soldat de Napoléon devenu drogman en Égypte. L’aventurier Magdaleno Cavalieri. Châtillon, visionnaire et fou de Dieu, réincarnation d’un chevalier des Croisades. Et de nombreuses femmes, parentes ou non, solidaires les unes des autres.

Au milieu des soubresauts de l’Histoire - en novembre 1847 le Sonderbund est écrasé par l’armée suisse; en France la révolution sociale est en marche -, surgissent des événements qui renvoient le lecteur au sens de sa propre vie. Séparation, naissance, mort et amour. Les sentiments, les doutes et les aspirations qui animent Jeannette et ses compagnons de voyage sont ceux toujours éprouvés par le lecteur contemporain.

Sylvaine Marguier, Miracle des jours, Bernard Campiche Editeur, 2003.

  Antonin Moeri / Le Sourire de Mickey

ISBN 2-88241-131-6

 

Les personnages qui peuplent les nouvelles d’Antonin Moeri sont peints sur le vif, souvent campés dans leur univers quotidien, et plus encore dans «leurs petites habitudes cachées qui font de l’homme un curieux mammifère».
Des gens qui ont des difficultés d’être, de relation ou, du moins, le sentiment d’être un peu étrangers au monde, aux autres et à eux-mêmes. Des gens comme les autres! Ils s’interrogent et cherchent à construire des royaumes dont ils seraient les rois et où ils seraient à l’abri des contradictions qui les traversent.

[…]
On y sent le plaisir de l’auteur qui semble bien plus amusé qu’attristé devant le spectacle des hommes. Si souvent grotesques. Et le plaisir d’un narrateur qui s’ingénie, au milieu de la plupart de ses histoires, à désarmer toute tentative de prise au sérieux. Il brouille les pistes et se fait le spécialiste des coq-à-l’âne et des fins en queue de poisson. C’est le plus grand hommage qu’on puisse rendre à la vie, qui ne se comporte pas autrement.

Eric Bulliard

Antonin Moeri, Le Sourire de Mickey, Bernard Campiche Editeur, 2003.

  Alexandre Voisard / Fables des orées et des rues

ISBN 2-88241-132-4

L’œuvre d’Alexandre Voisard existe! Elle s’est affirmée dès 1954, avec la caution d’un maître qui l’avait généreusement aidée à naître. Elle s’est confirmée en bientôt un demi-siècle, livre après livre, reconnue par les lecteurs et la critique sous tous les aspects que l’on peut attendre d’une œuvre littéraire digne de ce nom : nécessité, originalité, cohérence, variété.

Nécessité: c’est par la poésie qu’elle s’affirme dès le début comme quelque chose de nécessaire, et pas du tout comme une activité qui serait «facultative» ou accessoire. Originalité : elle s’affirme d’emblée en tant que langage spécifique, et cela ne cessera de se confirmer au fur et à mesure de la parution des volumes. Cohérence: cette œuvre est tout orientée autour d’un centre, à savoir le désir du pays d’enfance. Variété: il suffira de feuilleter les volumes de l’œuvre complète à venir pour s’aviser avec quel bonheur Voisard est passé d’un genre à un autre, comment il a fait évoluer son style, comment il a su varier les tons.


Je suis poète. Je le suis profondément («Pourquoi j’écris»): cette proclamation n’est pas de la prétention, elle est un constat. On pourrait le modifier quelque peu: «je suis écrivain». Cela voudrait dire entre autres choses que Voisard a toujours besoin de dire son rapport au monde et qu’il s’est forgé une langue à cette fin. Deux aspects concomitants: le besoin irrépressible de dire son rapport au monde ne peut s’apaiser qu’à travers un langage qui s’expérimente en tant que langage, non en tant que reflet du monde, ce qui veut dire qu’il s’adapte, se modifie – s’adapte aux choses à dire, se modifie par le fait que le langage génère du langage.

André Wyss

Alexandre Voisard, Fables des orées et des rues, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

  Alexandre Voisard/ L'Adieu aux abeilles

ISBN 2-88241-133-2

«Mais vous rendez-vous compte que votre prose frise la poésie ?» Je notai l’expression : friser la poésie.
Maîtres et valets entre deux orages

Ce poète, il me semble que c’est bien lui, Alexandre Voisard, qui pouvait assez naturellement se muer en narrateur distancé, dans la figure de cet écrivain qui tire les ficelles des récits ironiques – Je ne sais pas si vous savez, Un train peut en cacher un autre, Maîtres et valets entre deux orages. C’est un pan très important, trop mal compris peut-être de l’œuvre de Voisard, celui que lui-même qualifie familièrement d’opera buffa. Je ne saurais assez recommander la lecture de ces récits à celui-là même qui pourrait se sentir très éloigné de ce monde, à l’amateur de la poésie de Voisard: au lieu de se laisser arrêter par des différences de ton bien légitimes chez un écrivain fécond et désireux de ne pas trop rabâcher, il fera bien de chercher ce que cette façon prosaïque du dire peut révéler de l’autre, la lyrique.

André Wyss

Alexandre Voisard, L'Adieu aux abeilles, Bernard Campiche Editeur, 2003.

 

Page créée le 27.08.03
Dernière mise à jour le 27.08.03

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