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Vivre...

Vivre c’est s’abreuver au souffle de sa bouche
Et le regarder s’en aller

Vivre c’est accepter qu’il rêve hors d’elle
Après l’avoir mis au monde
Au bord de ses rêves

Vivre c'est choisir. Choisir, c’est perdre. Perdre c’est gagner. Elle veut vivre sans choisir, sans perdre, sans gagner. Vivre, c’est prendre une grande respiration et se dire qu’on a déjà fait la moitié du parcours et qu’il est temps d’oser. Oser le côté clair et lumineux de la vie. Oser ce qui n’a jamais pu l’être. Alors elle ose, elle ose les mots ensoleillés, les mots vivants, les mots vibrants. Elle les serre les uns contre les autres parce que c’est entre eux, dans les espaces, que viennent se loger les mots traîtres. Les mots qui jettent un froid glacial sur les mots chauds et doux qui ne demandent qu’à éclore. Elle ne lira plus ces mots qui ont la même couleur que le temps aujourd’hui, ces mots feuilles mortes, froissés par le vent, détrempés par la pluie, piétinés par les passants qui n’en finissent pas de passer. Elle ne lira plus ces mots brise rêves. Elle rêvera avec ou sans lui.

Vivre c’est colmater
Avec des brassées de poèmes
Les fissures que les abandons
Ouvrent au creux des âmes

© Christina Bey
février 2002 (extraits)

 

Page créée le 01.03.02
Dernière mise à jour le 01.03.02


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