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Ernst Halter

Notice biographique

 


Stosszeit II

Halb sechs und Dämmerung,
wir alle wollten nach Haus,
im Regen vor dem Rotlicht
fünfzig Wagen Katz und Maus.
Und ich sah, die voller Leere sind
trotz schwarzer Bilanz und Wachstumssprung
und die voller Schwere sind,
mürber Erschöpfung und Schlaf,
die in Kolonne mit Steingesicht
ihre Tage beginnen und enden,
die nach der Uhr mit fruchtlosen Händen
tun die gehasste Pflicht,
die ausgesteuert wurden am Steuer
drehn ihre Runden durch Eis und Feuer,
und die durch die Scheiben sperbern
nach Pelz, Busen und Bein,
die Funktelefone schwenken vor Brot und Wein,
die zwischen Beton und Blech sie an Flocken
und Flammen auf Scheitern erinnern,
die mit hundertein Pferden und Wut
im dröhnenden Käfig hocken
die abzutragen versuchen;
was Kummer zu Halden gehäuft
mit blutigem Fingerhut,
ich, sah, die selbst von der Spinne
nicht mehr zu wecken sind,
die über die offenen Augen läuft.

Und ich fragte mich, welches die Würden
und welches die Schrecken sind.

II. 1997

 


Heure de pointe II

Cinq heures et demie et le crépuscule,
nous voulions tous rentrer chez nous,
sous la pluie devant le feu rouge
cinquante voitures chat et souris.
Et j'ai vu ceux qui sont pleins de vide
malgré les chiffres noirs et le saut de croissance
et qui sont pleins de pesanteur,
d'épuisement pâteux et de sommeil,
qui commencent et terminent la journée
en colonnes avec un visage de pierre,
qui, après l'heure, les mains stériles,
font leur devoir détesté,
qui, au volant, réduits au chômage, tirent
leurs rondes à travers le gel et le feu,
ceux qui visent à travers les vitres
les fourrures, les jambes et les seins,
ceux qui balancent leur portable devant le pain et le vin,
qui, entre le béton et la tôle se souviennent
de flocons et de flammes sur des bûchers,
qui sont assis dans la cage rugissante
avec cent un chevaux et de la colère,
qui essaient de déblayer ce que le souci
a accumulé en montagnes
d'un dé sanglant,
j'en ai vu que l'araignée même
ne parvenait plus à réveiller
passant sur leurs yeux ouverts.

Et je me suis demandé où sont les dignités
et où sont les effrois.

Février 1997

 

 


Hirnsehen

Erdhügel die Mütter,
Staubsäulen die Söhne,
in Panzerzügen kommen gefahren
zum Spiegelfechten unter dem Schädeldach
die Herrscher im Erdkreis,
S., H. und Tamerlan.
Ich seh sie und sehe sie nicht.
Weltsuppe im Hirn,
Zikadengesirr,
ich schüttle die Lösung,
sie bricht, und es schneit.
Sie schwanken verschwimmen,
Stille kehrt ein,
Auferstehungsende,
doch keine Gunst des Vergessens.
Es bleibt das ihre, das meine,
ein Gesicht.
Der Spiegel lächelt
wie Schänder von Kindern,
wie Tröster von Greisen;
dahinter im Finstern rollt
der Stein, nicht für uns,
der Weisen.

XII. 1996

 

Traduction française : Monique Laederach

 


Télé mentale

Tumulus de terre les mères, a
colonnes de poussière les fils,
les potentats de la planète
S., H. et Tamerlan.
arrivent dans des wagons blindés
pour le combat fictif sous le couvercle du crâne.
Je les vois et ne les vois pas.
Soupe mondiale dans le cerveau,
grésillements de cigales,
je secoue la solution,
elle forme un précipité, et il neige.
Ils vacillent, se brouillent,
le silence s'instaure,
fin de résurrection,
mais aucune faveur de l'oubli.
Il reste un visage.
Dans le miroir sourit
un violeur d'enfants,
un consolateur de vieillards;
derrière eux, dans l'obscurité, roule
- pas pour nous - la pierre
des sages.

Décembre 1996

  Notice biographique

 

Ernst Halter est né en 1938 à Zofingen; il a fait des études de littérature allemande, d'histoire et d'histoire de l'Art à Genève et à Zurich. En 1970, il devient lecteur en chef chez Orell Füssli, et se met à son compte dès 1986/87. Marié à la poétesse Erika Burkart.

Parmi ses publications: 5 romans, dont Das Buch Mara, 1988; Irrlicht, 1995. Des poèmes, - Aschermittwoch, 1990 - récits, traductions et publications diverses en tant qu'éditeur ou auteur, dont Heidi, Karrieren einer Figur, 2001; Das Jahrhundert der Italiener in der Schweiz, 2003. Vit en Argovie.


Page créée le: 02.10.03
Dernière mise à jour le 02.10.03

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