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Christine Fischer

Notice bio-bibliographique

 


Ich schäle mich aus der Haut des Tages
rolle mich ein in das Haar der Nacht
wenn es noch Worte brauchte
wer würde sie sprechen

 


Je pèle de moi la peau de jour
m'enroule dans la chevelure de nuit
s'il y avait encore besoin de paroles
qui les exprimerait

 

 


Wenn ein Blatt fàllt
fàllt ein Blatt in meiner Brust
Wenn eine Wolke zieht
verweht mir im Kopf ein Weh
Wenn ein Wasser stille steht
schlägt mein Herz Alarm

 


Lorsqu'une feuille tombe
il tombe une feuille dans ma poitrine
Lorsqu'un nuage passe
une douleur se dissipe dans ma tête
Lorsqu'une eau s'arrête
mon coeur sonne l'alarme

 

 


An ein Kind

Kind, mein Herzstück
Splitter, Dorn
Du schickst mir Blicke
und ritzt meine Haut
Deine Stimme zetert
und ich blute aus dem Ohr
Du rufst meine Wunde
und lässt sie nicht ruhn
Wo ich stocke
willst du fliessen
Kind, du mein letztes Heimweh
lass mich frei

 


Pour un enfant

Enfant, parcelle de mon cœur
écharde, épine
Tu me jettes des regards
qui égratignent ma peau
Ta voix proteste
et je saigne de l'oreille
Tu appelles ma blessure
et ne la laisses pas en repos
Là où j'hésite
toi tu veux t'écouler
Enfant, ô mon ultime nostalgie
laisse-moi libre

 

 


Hospital

Jemand lächelt im Lift
Jemand weint im Keller
Das Blut ist weiss
Die Liebe fliesst in Röhren aus Asbest
Gestorben wird anderswo
Ein jeder Mensch nichts als Gast
And so patient

 


Hôpital

Quelqu'un sourit dans l'ascenseur
Quelqu'un pleure à la cave
Le sang est opalin
L'amour ruisselle dans des tuyaux d'amiante
C'est ailleurs que l'on meurt
Chacun n'est rien qu'un invité
And so patient

 

 


Jeden Samstag
vormittags um Zehn
steht die Welt still
Die Äste der Weide sind gelb
eine Glocke schlägt
die Nachbarin lacht
Betten werden frisch bezogen
und die Waschmaschine swingt
Nur die Welt
die Welt
hat sich
vergessen

 


Chaque samedi
le matin à dix heures
le monde s'arrête
Les branches du saule sont jaunes
une cloche sonne
la voisine rit
on change les draps des lits
et la machine à laver swingue
Seul le monde le monde
s'est
oublié

 

 


Zeichen auf meiner Haut
als hätte Sand darauf gelegen
und wäre wieder fortgeweht
Spuren hinterlassend
Düfte, die in Armbeugen hängen

 


Signes sur ma peau
comme s'il y avait eu du sable dessus
qui serait soufflé par le vent
laissant des traces
des odeurs suspendues
aux plis des bras

 

 


Als wollte er etwas sagen
der Mond
der volle

als käme er nieder
im dunklen Tannenwald

und ein Möndlein erblickte
ungefähr um Mittemacht
das Licht der Welt

 


Comme si elle voulait dire quelque chose
la lune
la pleine
comme si elle mettait bas
dans l'obscure forêt de sapins

et qu'une petite lune ouvrait les yeux
à peu près à minuit
sur la lumière du monde

 

  Notice bio-bibliographique


Christine Fischer est née en 1952 à Triengen, canton de Lucerne. Etudes de logopédie à l’Université de Fribourg. Habite St Gall depuis 1976. Logopédiste dans diverses institutions. Animatrice d’ateliers d’écriture à l’Ecole Club Migros.

Parmi les publications : Eisland, roman, Ed. Hans Erpf, 1992 ; Lange Zeit, roman, Hans Erpf, 1994 ; Augenstille, roman, Ed. eF-eF, 1999.

Diverses publications dans des revues, des anthologies, etc. Collaborations. Plusieurs subsides de création.

Traduction: Monique Laederach
décembre 2001

 

Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

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