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Maurice Chappaz

 


Piccoli paradis

Ci siamo nascosti. Il mondo era
imbiancato di bellezza quando i giudici non lo squadravano più.
La società era disciolta ma un filo sottile e rosso mi strangolava se ti amavo troppo.
Cantico dei cantici: menzogna delle menzogne!
Perché non ho saputo mai scegliere tra l’infanzia e la passione.
Abbi pietà.

 


Petits paradis

Nous nous sommes cachés.
Le monde était rafraîchi de beauté quand les juges ne le toisaient plus.
La société était dissoute mais un lacet de fil rouge m'étranglait si je t'aimais trop.
Cantique des cantiques : mensonge des mensonges !
Car je n'ai jamais su choisir entre l'enfance et la passion.
Aie pitié.

 

 

Pourquoi

Tu m'as ébloui.
Pour admirer les cerisiers en fleurs, les mères au japon conduisent même les petits aveugles.
L'Eglise nous conduit ainsi devant les jeunes filles.

 


Perché?

Mi hai abbagliato.
Ad ammirare i ciliegi in fiore, le madri giapponesi portano anche i bimbi ciechi.
Così la Chiesa ci porta davanti alle fanciulle.

 

 

Colui che sente la goccia di sangue

- Si confessi!, Vallesano di Provenza!
- Ho sempre temuto di far morire qualcuno. Quando amavo i miei pensieri erano assassini. Quest’essere viveva e in compenso quest’altro deperiva.
- Ebbene, è il sortilegio con l’orrore in cambio!
- Non è colpevole, mai, virilità.
- Lei è turbato nelle sue montagne!
- Ho lottato con l’angelo in corpo, col diavolo nel cuore.

E’ rotonda e innocente, la terra.
Contro di lei, entra tu nella notte.

Notte che notte disegna, rivolo d'ombra tra i tuoi seni. Le tue labbra succhiano un po' di trasparente nerità. Oh! Come al galoppo vanno i nostri petti! Ti rivolgevo canzoni per andarmene tranquillo a seppellire il tuo corpo sotto il mio.
- Vieni!
- Ma dove ?
D'improwiso i tuoi seni son lontani dal rifugio delle mie mani. Ma non so piangere d'amore senza sorridere. Tutto sommato, ho scritto il mio epitaffio :
"Ewiva la fuga!"

 


Celui qui entend la goutte de sang

- Confessez-vous, Valaisan de Provence !
- Je craignais toujours de faire mourir quelqu'un. Mes pensées étaient meurtrières quand j'aimais. Tel être vivait et en face tel autre dépérissait.
- Eh bien, c'est l'envoûtement avec le choc en retour !
- La virilité n'est jamais coupable.
- Vous êtes troublés dans vos montagnes !
- J'ai lutté avec l'ange au corps, avec le diable au cœur.

Elle est ronde et innocente, la terre.
Contre elle, entre dans la nuit.

Nuit dessinant la nuit, la rigole d'ombre entre tes seins. Tes lèvres sucent un peu de noirceur transparente. Oh ! comme nos deux poitrines galopent ! Je t'adressais des chansons pour aller tranquille enterrer ton corps sous le mien.
- Viens !
- Où ça ?
Soudain tes seins sont hors du gîte de mes mains. Mais je ne sais pleurer d'amour sans sourire. Réfléchissant à tout j'ai écrit mon épitaphe :
“ Vive la fuite ”

 

Extrait de Tendres campagnes
© Editions Empreintes

Traduction: Pierre Lepori


Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

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