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Pierre Lepori
Sessualità, Bellinzona, Casagrande, 2011
Sexualité, Lausanne, En bas, 2011
Sexualität, Übersetzung von Jacqueline Aerne, Biel, Die Brotsuppe, 2011

* Sexualität, version plurilingue (français, italien, allemand), deutsche Passagen in Übersetzung von Jacqueline Aerne,
En bas-Casagrande-Die Brotsuppe, 2011

4ème - Critique, par Elisabeth Jobin - Traduzione italiana -
Jacqueline Aerne im Gespräch mit Beat Mazenauer -
Kurz und deutsch

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  Pierre Lepori / Sexualité

Pierre Lepori / Sexualité

J'essaie de les imaginer : Michele, Laura, Erika. Erika je ne l'ai jamais vue, je ne sais pas comment elle bouge, comment elle parle. Mais Laura, après tant d'années, pourrait être si différente. Le visage de Michele. J'éloigne avec rage cette bouille d'enfant de trois ans qui revient en souriant, opiniâtre venin, avec son odeur de culpabilité.

Finiremo per dirci tutto e non ci saremo detti niente. Come se il massimo di verità e di realtà corrispondesse all'afasia, all'impossibilità di comunicare.

Sexualität endete mit einem langem Monolog von Sarah, ich kann ihn noch auswendig. »Ich fühle mich«, sagte sie, »in zwei geteilt, als hätte man eine Strasse durch mich gezogen. Auf der einen Seite spüre ich Liebe und einen tiefen Frieden, auf der anderen Seite fühle ich mich ausgetrocknet, unempfänglich für jegliches Glück«.

Les trois versions du roman paraissent simultanément.
Le tre versioni del romanzo sono pubblicate contemporaneamente.
Die drei Ausgaben des Romans erscheinen gleichzeitig.

 

  Critique, par Elisabeth Jobin


En fonction des corps

Kurz und deutsch - Traduzione italiana

Laura, Erika, Michele : tous, Olivier les a faits « légataires du passé ». D’un passé dont il a tenté de s’échapper au cours de quatorze ans de silence, alors qu’il a fui seul à Paris, après le drame de la dépression et du divorce. Il laisse son fils Michele, âgé de trois ans, à la garde de sa sœur Laura. Qui pendant toutes ces années fait de ce garçon le sien, jusqu’à ce qu’Olivier demande à le rencontrer. C’est sur cette rencontre que s’ouvre le roman.
Ou sur cette mise en scène. Des retrouvailles, arrangées sur quatre jours, qui ne sont possibles que moyennant une médiation exemplaire. D’où le choix de Genève, lieu neutre. Aucun souvenir ne s’y rattache. Ni pour Laura, venue seule de Zurich, dans un premier temps, avec sa compagne Erika ; ni pour Olivier. Leur rencontre a été planifiée à l’avance : renouer les liens estompés, avant de revoir Michele après trois jours passés entre adultes. Et, tandis qu’ils se retrouvent à la façon d’acteurs dans le décor minutieux d’une scène, l’écriture de l’auteur tessinois se prend au jeu du théâtre : monologues, lorsqu’Olivier ou Erika font part de leurs pensées, ou les dialogues entre Laura et son frère. Les personnages restent livrés à eux-mêmes, aucun narrateur n’intervient.
En effet, l’une des forces du livre réside dans sa simplicité. Ici, les blessures s’inscrivent dans le quotidien, tristement banales, et pourtant gracieusement poignantes, dépouillées d’héroïsme et de pathos. C’est un chant des corps qu’évoque une sensibilité rare, héritage de la poésie à laquelle s’est déjà adonné l’auteur. Une litanie du désir affolant ou de la brûlure acide d’une caresse. Ainsi Olivier dévoile la brisure de son premier mariage, dans son Italie natale : la peur du sexe, d’une tendresse déplacée que rejette son corps. Puis le choc décisif, lorsqu’un voisin abat son enfant et sa femme en pleine nuit. L’événement, bien que tout à fait extérieur à sa vie, plonge Olivier dans une torpeur que sa femme Paola interprétera comme une trop grande faiblesse. Et de les quitter, lui, dépressif, et l’enfant, trop encombrant.
Entre le passé et lui-même, Olivier, ébranlé, mettra une langue, une distance, ira même jusqu’à tenter d’aimer une autre femme, « une façon de garder à juste distance le chaos, un renoncement à se sentir vivant ». Laura, de son côté, n’apprendra pas l’italien au petit Michele qu’elle élèvera, mais l’allemand de sa compagne Erika.
Cette dernière est une figure d’apaisement dans ce roman. Dramaturge et écrivain, elle joue les médiateurs entre Laura et son frère. Observatrice, elle analyse les relations de la même manière qu’elle conçoit le théâtre. Cela parce que les personnages témoignent d’un lien étroit avec l’art. Leur approche du théâtre ou de la danse exerce chez eux une telle fascination qu’elle finit par provoquer une constante remise en question. Elle les pousse, chacun à part soi, à l’introspection. Comme le note Erika, « nous passons notre vie à chercher une peau qui nous empêche de nous évaporer (dans la joie, dans l’orgasme, dans la souffrance brutale). Et l’art, pour nous, est cette membrane, l’art, rempart de la vie ».
Ce n’est pas un hasard si Olivier, le plus fragile, le plus seul aussi, sera comme aimanté par la danseuse Shawanna, dont la performance, vue en compagnie de Laura et Erika à Genève, le bouleverse. Ce spectacle provoque en lui une petite épiphanie, puisque, le temps d’un soir, « tout est encore possible, ce lien rêvé entre le fluide vital et la création n’est pas effiloché par les mille excuses du quotidien, par la misère du présent ». Cette rencontre – ou impact – à la fois avec l’art et celle qui l’interprète invite Olivier à vivre une renaissance. A l’image d’une représentation de danse, il s’agit d’accepter sa sensualité et sa sexualité, de placer le corps au centre. « Il n’y a pas d’autre façon de [se] sauver », de se comprendre, remarque Olivier.
On notera le parallèle entre les thèmes abordés et la biographie de l’auteur. Tandis que sa thèse en Theaterwissenschaft (sciences du théâtre) à l’université Berne explique son amour du spectacle, la revue Hétérographe, revue des homolittératures ou pas:, dont il est le fondateur, se préoccupe autant de littérature que de sexualité. Sans oublier son attraits pour les langues, Lepori étant lui-même traducteur. Ainsi ce second roman, écrit en italien puis autotraduit en français, a également été traduit en allemand par Jacqueline Aerne. On trouve une version trilingue dans laquelle chaque personnage s’exprime dans sa langue, chacune drainant certains aspects de ces existences, soulignant la dispersion d’une famille et la difficulté d’une potentielle fusion. Tandis que le français d’Olivier évoque une mise à distance, l’italien qu’il parle avec sa sœur le lie à son passé. L’allemand d’Erika se fait langue de la création, de la négociation.
Sexualité, malgré son apparente brièveté, sait ainsi rapprocher des thèmes au premier abord hétéroclites pour en faire un noyau lisse. Le propos semble toujours exact : famille, art et langue, douleur de la banalité des jours, alors qu’un événement brutal qui relève malheureusement du fait divers prend possession du parcours d’une vie. La grande poésie de ce livre est de savoir tresser ces sujets, de les embrasser tous, de les lire à travers la force du théâtre, relevant notre prétention à se mettre soi-même en scène dans nos rapports aux autres. Le style imagé de l’auteur, s’il peut parfois sembler surchargé, fait cependant montre d’une grande douceur envers ses personnages. Ambitieux, Sexualité ouvre les yeux sur le corps et la manière de le lire.

Elisabeth Jobin

 

  Traduzione italiana della recensione di Elisabeth Jobin


In funzione dei corpi

Kurz und deutsch

Laura, Erika, Michele: ognuno di loro, Olivier li ha fatti «legatari del passato». Di un passato da cui ha tentato di fuggire per quattordici silenziosi anni, scappando a Parigi, solo, dopo i drammi della depressione e del divorzio. Lasciando il figlio di tre anni Michele nelle mani della sorella Laura, che se ne occuperà per gli anni a venire come fosse suo figlio, finché Olivier le chiederà di rivederlo. Ed è su questo incontro che si apre il romanzo.
O – si potrebbe anche dire – su questa messa in scena. Un ricongiungimento pianificato in quattro giornate, possibile solamente se guidato da una mediazione ad hoc. Ecco perché la scelta di Ginevra, luogo neutro poiché non vi è collegato nessun ricordo. Né di Laura, arrivata in un primo tempo da Zurigo accompagnata solo dalla sua compagna Erika, né di Olivier. Tutto è stato organizzato in anticipo: tre giorni per ritrovarsi fra adulti, prima di rivedere Michele. Mentre i protagonisti si ritrovano come attori in una minuziosa scenografia allestita su un palco, la scrittura dell'autore ticinese è catturata nel gioco teatrale: ecco quindi i monologhi, quando Olivier ed Erika srotolano i loro pensieri; ecco i dialoghi, invece, fra Laura e il fratello. I personaggi rimangono in balìa di loro stessi e non interviene alcun narratore.
La semplicità è uno dei punti forti del libro e fa da sfondo alle ferite che s'iscrivono nel quotidiano, tristemente banali, eppure elegantemente commoventi, sprovviste d'eroismo e di pathos. È un canto dei corpi che evoca una sensibilità rara, eredità della poesia a cui l'autore si era precedentemente consacrato. Una litania di folli desideri, dell'acido bruciare di una carezza. Così Olivier svela la frattura del suo primo matrimonio, nell'Italia natale: la paura del sesso, di una carezza fuori luogo che il suo corpo rifiuta. Poi lo shock: un vicino uccide la moglie e la figlia in piena notte. Il fatto, sebbene estraneo alla sua vita, sprofonda Olivier in un torpore che sua moglie Paola interpreterà come una debolezza troppo grande. Lascerà lui, con la sua depressione, e il bambino, ormai troppo ingombrante.
Olivier, sconvolto, tra se stesso e il passato porrà una distanza, una lingua e perfino il tentativo di amare un'altra donna, «un modo anche quello di tenere a bada il caos, di rinunciare a sentirmi in vita». Laura, dal canto suo, non insegnerà l'italiano al piccolo Michele, ma sceglierà di allevarlo in tedesco, la lingua della sua compagna Erika.
Quest'ultima, nel romanzo, è una figura di pacificazione. Drammaturga e scrittrice, assume il ruolo di mediatrice fra Laura e suo fratello. Osservatrice, analizza le relazioni così come concepisce il teatro. Ciò avviene perché i personaggi sono legati a filo stretto all'arte, alle forme artistiche. Il teatro, la danza, esercitano su di loro un fascino enorme, tale da provocare una costante interrogazione interiore, spingendoli – ognuno per la propria strada – all'introspezione. Come afferma Erika, «passiamo la vita a cercare una pelle per non disperderci in vapore (nella gioia, nell’orgasmo, nel dolore lancinante) e l’arte per noi è questa pelle, l’arte ci aiuta a non temere, ci salva».
Non è un caso se Olivier, il più fragile, il più solo anche, proverà una fortissima attrazione per la giovane ballerina Shawanna, la cui performance, alla quale assiste con Laura ed Erika a Ginevra, lo turba; lo spettacolo provoca in lui una piccola epifania, e nello spazio di una serata, «tutto è possibile, [...] il legame che hai sognato, il legame che hai sognato tra flusso vitale e creazione non è interrotto dalle mille scuse del quotidiano, dalle bassezze del mondo». Quest'incontro – o impatto – con l'arte, ma anche con colei che l'interpreta, invita Olivier a una rinascita. Come nella danza, si tratta di accettare la propria sensualità e la propria sessualità, di fare del corpo il fulcro, «sapendo che è l’unico modo per non autodistruggermi», per capire, afferma Olivier.
Si noteranno i parallelismi tra i temi del romanzo e la biografia dell'autore. La sua tesi in Theaterwissenschaft (scienze del teatro) all'Università di Berna spiega il suo amore per lo spettacolo, la rivista «Hétérographe, revue des homolittératures ou pas:»,di cui è fondatore, si occupa sia di letteratura che di sessualità. Senza dimenticare l'amore per le lingue: Lepori è anche traduttore. Questo suo secondo romanzo, scritto in italiano, poi autotradotto in francese, dispone anche della versione in tedesco di Jacqueline Aerne. C'è poi una versione trilingue, dove ogni personaggio si esprime nella propria lingua, veicolando anche aspetti peculiari a ognuna di queste vite e sottolineando la dispersione di una famiglia così come la difficoltà di una potenziale fusione. Se il francese di Olivier evoca un distanziamento, l'italiano che parla con la sorella lo lega al passato. Il tedesco di Erika è la lingua della creazione, della mediazione.
Malgrado la sua apparente brevità, Sessualità sa avvicinare temi che di primo acchito sembrerebbero troppo eterocliti per farne un nocciolo levigato. L'intenzione pare esatta: famiglia, arte e lingua, dolore della banalità dei giorni, mentre l'accadimento brutale, un fatto di cronaca, prende possesso di un percorso esistenziale. La grande poesia di questo libro sta nell'intreccio dei temi, nel saperli abbracciare tutti, nel saperli leggere attraverso la forza del teatro, rilevando la nostra pretesa a metterci in scena nel rapporto con gli altri. Lo stile ricco di immagini dell'autore a volte pare sovraccarico, ma sa essere di un'estrema dolcezza con i personaggi della storia. Ambizioso, Sessualità invita ad aprire gli occhi sul corpo e sul modo di leggerlo.

Elisabeth Jobin
(traduzione dal francese di Roberta Deambrosi)


  Jacqueline Aerne im Gespräch mit Beat Mazenauer

Präzision ist eine Form der Aufmerksamkeit
Jacqueline Aerne über ihre Übersetzung von Pierre Leporis „Sexualität“

Pierre Leporis Roman liegt in den drei Sprachen Französisch, Italienisch und Deutsch vor. Die deutsche Version überrascht dabei schon im Untertitel. Wörtlich heisst es da: „aus der italienischen und französischen Fassung übersetzt von Jacqueline Aerne“. Was besagt diese doch eher ungewöhnliche Formulierung?
Diese besondere Formulierung wurde in Absprache mit der Verlegerin, Ursi Anna Aeschbacher, und dem Autor gewählt, weil die Übersetzung tatsächlich aus zwei Sprachen erfolgte. Pierre Lepori hatte mir eine erste Fassung des Romans letzten Sommer als Typoskript überreicht, als das Ganze noch in einer Projektphase stand. Als mich der Verlag Brotsuppe im Dezember mit der Übersetzung betraute, hatte Pierre seinen ursprünglich in italienischer Sprache verfassten Roman bereits selbst ins Französische übersetzt, so dass mir quasi zwei Originale vorlagen. Dies irritierte mich zunächst, da die sich beiden Fassungen teilweise doch deutlich unterschieden. Pierre verstand seine französische Version primär als eine "riscrittura/re-écriture", so dass er die Bedingungen der anderen Sprache zuerst selbst erprobte und die französische Version als eigenständiges Werk betrachtete. Bei der Übertragung ins Deutsche liess der Autor mir freie Hand bei der konkreten Wahl aus beiden Fassungen. Damit kompromittierte er zwar meinen Anspruch auf originalgetreue Übertragung, doch bald erkannte ich die unerhörten Vorteile eines solchen Vorgehens. Beim Übersetzen ist eine der grössten Schwierigkeiten bekanntlich die korrekte Interpretation des Originals. Bei mehreren Bedeutungsmöglichkeiten muss man sich für eine entscheiden. Übersetzt der Autor aber gleich wie hier selbst sein Werk in eine andere Sprache, so gibt er damit wertvolle Hinweise für die Übersetzung in eine weitere. Pierre liess mir zudem jegliche Freiheit, so dass ich gewisse Ausdrücke im Deutschen ganz anders formulieren konnte, vor allem wo der Klang des eigentlichen deutschen Ausdrucks nicht zum Inhalt passte. Der Wortklang war aber von Pierre bewusst eingesetzt worden. Zum Schluss konnte ich die gesamte Übersetzung mit Pierre überarbeiten, wobei er gar vorschlug, allein aus lautlichen Gründen den Namen einer Protagonistin in der deutschen Fassung zu ändern. Die gleichzeitige Übersetzung aus zwei Sprachen erwies sich rückblickend gar als ideale Bedingung.

Mögen Sie im Grunde aber das präzise Übersetzen lieber? Die Suche nach einem Adäquatum in der eigenen Sprache?
Was Präzision hier bedeutet, ist schwer zu definieren, denn beim Übersetzen müssen viele Kriterien gleichzeitig berücksichtigt werden. Gerade deshalb erhält Präzision immer neue Gesichter. Jeder Text stellt andere Bedingungen: Meines Erachtens gibt es keine allgemeingültige Methode, die man über jeden Text stülpen kann, sondern der Text selbst gibt die Methode vor. Innerhalb dieser immer veränderten Voraussetzungen versuche ich, den Text so genau wie möglich zu erfassen, ihn mit grösster Aufmerksamkeit zu lesen und dann wiederzugeben, sowohl in den sprachlichen Details als im Gesamtduktus. Präzision wäre somit eine Form der Aufmerksamkeit.

Sprachen haben bekanntlich ihre Eigenheiten. Worauf haben Sie besonders zu achten, wenn Sie aus dem Französischen resp. Italienischen übersetzen? 
Italienisch und Französisch sind sich sowohl lexikalisch als auch syntaktisch sehr ähnlich, weshalb ich oft Übersetzter beneide, die von einer dieser Sprachen in die andere übertragen. Die grossen Schwierigkeiten bei der Übersetzung aus romanischen Sprachen ins Deutsche liegen in der ganz unterschiedlichen Syntax und Phonetik. Während etwa Appositionen in den beiden romanischen Sprachen elegant in fast beliebiger Anzahl nach dem Verb aufgereiht werden können, müssen sie im Deutschen vor das Prädikat hinein gepresst werden, was den Satz schwerfällig und unverständlich macht. Um dies zu vermeiden, muss man etwa mit Koordinationen oder Wiederholungen synonymer Verben arbeiten. Überhaupt ist die Morphologie der deutschen Verben ganz anders als die der romanischen Sprachen: man denke nur an die Trennung zusammengesetzter deutscher Verben im Satzgefüge oder an die vielen zusammengesetzten Zeiten, was zu einer Art "Omnipräsenz" der Verben in einem deutschen Text führt. Will man aus stilistischen Gründen ein Prädikat am Ende des Satzes vermeiden, geht dies nur mit grosser Anstrengung. Dagegen unterscheiden sich Italienisch und Französisch für mich vor allem darin, dass im Französischen, unabhängig vom sprachlichen Register, sich häufiger idiomatische Wendungen finden, so auch in Pierres eigener Übertragung.

Wie gehen Sie dabei mit der spezifischen Lautung um: den „e“-Vokalen im Französischen, den gehäuften „o“-Lauten im Italienischen? Ist sie von Bedeutung beim Übertragen?
Die Häufigkeit der Vokale "e" im Französischen oder des "o" im Italienischen bereitet mir nicht allzu grosse Mühe, denn sie sind sich auf phonetischer Ebene relativ ähnlich. Viel schwieriger wird es z.B. bei einer Häufung der Vokale "a" in einem italienischen Text: Die Offenheit und die Ruhe dieser Vokale ist sehr schwer wiederzugeben. Ganz allgemein hat die französische Sprache eine sehr geringe lautliche Bandbreite – man denke an die vielen Nasalen – während Italienisch zu den messbar akustisch breitesten Sprachen gehört, was gewöhnlich als "musikalisch" definiert wird.

Entstehen jeweils andere Texte, je nach der Quellsprache, aus der Sie übersetzen?
Das ist schwer zu beantworten. Ich denke, dass weniger die Quellsprache, als vielmehr die Zielsprache bestimmend und massgeblich ist. Sie ist es, an deren Regeln und Bedingungen wir uns anpassen müssen. Sich von der Quellsprache, dem Ausgangstext, zu lösen, ist das eigentliche Ziel einer Übertragung. Anderseits verbirgt jedes Wort semantische Latenzen, die erst dank einer Übersetzung ans Licht kommen und bewirken können, dass sich die Bedeutung des Textes in der Zielsprache verschiebt.

Erika spricht in der dreisprachigen Version Deutsch – im Original. Haben Sie versucht, dies auch in der Übersetzung anklingen zu lassen – also die Differenz zwischen Erika und den anderen beiden Figuren?
Ja, ich habe versucht, die sprachlichen Eigenheiten der Figuren so gut es ging anklingen zu lassen, wobei es gerade bei Erika natürlich wenig Mittel gab, ihr Deutsch in einem deutschen Text durchschimmern zu lassen. Ich habe es dennoch versucht, vor allem auf lexikalischer Ebene etwa an Stellen, wo sich im Original ein Wort fand, das eine Person deutscher Kultur kaum gebrauchen würde. Auf Seite 28 habe ich beispielsweise statt des Adjektivs "melodramatisch" das Wort "Trara" gewählt, das zwar etwas anderes bedeutet, jedoch besser die Sprache und Kultur einer Deutschen widerspiegelt.

Signalisiert das Verb „encouragieren“ in Oliviers Rede (S. 93) diese sprachliche Diskrepanz (wo „ermutigen“ ja denselben Sachverhalt wiedergeben könnte)?
Bei der Figur von Olivier war diese Operation viel einfacher, ich musste eigentlich nur ein paar Gallizismen verwenden, wie eben das Verb "encouragieren" anstelle von "ermutigen". Die Wahl, die Sprache der Figuren durchschimmern zu lassen, war allerdings bereits in der italienischen Version angelegt, in der mit Absicht etliche Gallizismen vorkommen, allerdings nicht nur auf lexikalischer, sondern auch auf idiomatischer Ebene.

Das Gespräch im Mailwechsel führte Beat Mazenauer

 

  En bref

 

Kurz und deutsch

Der zweite Roman von Pierre Lepori, Sessualità, erscheint neben der italienischen Originalversion gleichzeitig auch auf Französisch in der Selbst-Übersetzung des Autors und auf Deutsch in der Übersetzung von Jacqueline Aerne sowie in einer dreisprachigen Ausgabe, in der sich die Sprachen alternieren, je nachdem, welche Figur das Wort ergreift. Die Protagonisten treffen sich nach langjährigem Schweigen: Olivier, der nach einer zerbrochenen Ehe nach Paris geflüchtet ist, hatte damals seine Schwester Laura mit der Aufgabe betraut, seinen Sohn Michele aufzuziehen, den er jetzt nach vielen Jahren wiedersehen möchte. Die Familienbeziehungen beruhen sowohl auf Blutsbande als auch auf einem Verlangen, scheint Lepori damit zu sagen. Und der Roman des Tessiner Autors scheint sich als Geschichte der Körper zu behaupten.
(ej, traduzione di ja)

 

Page créée le: 15.09.11
Dernière mise à jour le: 15.09.11

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