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          Joëlle Stagoll 
          Anka / Dans le Dos du Temps / Rira aux 
          Larmes / Par-dessus le Toit, Editions de l'Hèbe, 2004 
        
          
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        Retrouvez également 
          Joëlle Stagoll 
          dans nos pages consacrées aux auteurs 
          de Suisse. 
         
        
           
            |   Joëlle 
              Stagoll / Anka / Dans le Dos 
              du Temps / Rira aux Larmes / Par-dessus le Toit | 
           
           
                
              
                 
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                     Joëlle Stagoll: quadruple 
                      parution 
                    Un très gros coup de coeur 
                      de l'Hèbe: découvrant une auteure née 
                      en 1950 et encore totalement inédite, la maison d'édition 
                      a choisi de publier simultanément quatre romans de 
                      Joëlle Stagoll. L'entreprise est peu commune. Or le 
                      Culturactif a aimé ces livres. Nous vous en proposons 
                      une présentations par Pierre Lepori, suivie d'un 
                      tout petit entretien avec les éditeurs. Suivent les 
                      textes des rabats, selon les habitudes de notre site, et 
                      une revue de presse. 
                      
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            |   Une 
              tétralogie romanesque passionnante (Pierre Lepori) | 
           
           
             
              
                 
                  |  
                      
                      Une tétralogie 
                      romanesque passionnante  
                    C'est 
                      avec pas moins de quatre romans, publiés simultanément, 
                      que Joëlle Stagoll fait son entrée en littérature. 
                      Devant une telle abondance - et devant la remarquable qualité 
                      de ces quatre premiers livres - nous devons à cette 
                      parution atypique une lecture passionnée. Une lecture 
                      détaillée. 
                      Première constatation, 
                      les quatre romans présentent un même bonheur 
                      d'invention, une empathie toujours clairement affichée 
                      avec les personnages, enfin une vision du monde et du rapport 
                      au langage et à la réalité d'une belle 
                      tenue. Avec une grande variété de style et 
                      une unité profonde de ton. Stagoll est une auteure 
                      déjà dotée d'une voix propre. 
                      Nous sommes bien en présence 
                      d'un cycle de romans, et non d'uvres éparses 
                      réunies pour " un coup " éditorial. 
                      Ce qui frappe, dans l'écriture de Joëlle Stagoll, 
                      c'est qu'elle arrive à être à la fois 
                      moraliste et anti-moraliste. Moraliste dans le sens philosophique 
                      du terme, parce que l'auteure est consciente de sa propre 
                      responsabilité éthique en tant qu'écrivain: 
                      elle nous convie à une table où sont servies 
                      les grandes questions existentielles. Pourtant, si la vie 
                      triomphe toujours (potentiellement) dans ses romans, cela 
                      se passe dans une grande liberté (anti-moraliste, 
                      justement), une liberté pour ses personnages avant 
                      tout, qui s'expérimentent, vivent et jouissent (et 
                      plus souvent se déchirent) sous sa plume impitoyable, 
                      mais non dénuée d'une ironie bienveillante. 
                       
                      Bien sûr, comme l'a écrit Elisabeth Vust, l'auteure 
                      " n'évite pas toujours les défauts 
                      de ses qualités (compassion, foi en l'amour, souci 
                      de justice) " ; et on pourrait se demander si - 
                      plutôt que de privilégier l'électrisant 
                      " coup éditorial " - cette production impressionnante 
                      n'aurait pas gagné à un encadrement éditorial 
                      suivi et plus circonspect, qui aurait mieux équilibré 
                      la réussite de l'ensemble. Mais force est de reconnaître 
                      que ces quatre romans se lisent avec passion, gagnant beaucoup 
                      du jeu subtil de références croisées 
                      et des thèmes répétés : même 
                      leurs défauts finissent par plaire. 
                    Pierre Lepori 
                       
                    Cliquez sur le titre du livre 
                      pour lire la critique : 
                     
                      Par-dessus 
                        le toit  
                      Anka 
                      Rira 
                        aux Larmes 
                      Dans 
                        le dos du temps 
                       
                     
                       
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            |   Interview 
              des Editeurs | 
           
           
             
              
                 
                  |  
                      
                      Un projet éditorial insolite 
                    En publiant simultanément 
                      quatre titres de Joëlle Stagoll, les Editions de l'Hèbe 
                      frappent un coup éditorial insolite. Brève 
                      interview des éditeurs Jean-Philippe Ayer et Eleonora 
                      Gualandris. 
                    Comment êtes-vous entrés 
                      en contact avec les manuscrits de Joëlle Stagoll ? 
                    Le premier manuscrit nous est parvenu 
                      par le biais d'une photographe lausannoise, Mme Dominique 
                      Theurillat, avec laquelle nous avions collaboré pour 
                      des couvertures. Connaissant notre maison et notre manière 
                      de travailler, Mme Theurillat a pensé que le texte 
                      de Joëlle Stagoll pourrait nous intéresser. 
                      Et en effet cela s'est avéré vrai. 
                    Pourquoi avez-vous décidé 
                      de publier ces quatre romans d'un coup, plutôt que 
                      de les espacer dans le temps ? 
                    La lecture du premier roman nous 
                      a séduits. Nous avons voulu rencontrer l'auteure 
                      pour la connaître et savoir si d'autres manuscrits 
                      étaient en attente. Nous avons donc appris que Joëlle 
                      écrivait depuis des années et qu'elle avait 
                      d'autres textes aboutis. Nous les avons lus et nous avons 
                      ressenti une telle unité thématique et stylistique, 
                      une telle force dans l'écriture de Joëlle que 
                      nous avons voulu relever un défi fou dans le monde 
                      éditorial littéraire : faire découvrir 
                      au public, d'un seul coup, l'univers d'un écrivain. 
                      Il s'est vraiment agi d'un coup de coeur, au-delà 
                      des considérations commerciales: ces livres reflètent 
                      en effet un véritable travail d'écriture portant 
                      sur des années entières et méritaient 
                      donc, à notre sens, une forme « d'urgence » 
                      dans la publication. Par ailleurs, les romans, quoique reflétant 
                      une même préoccupation pour des thèmes 
                      récurrents comme l'identité, la mémoire, 
                      la quête de soi, sont suffisamment variés dans 
                      leurs trames pour interpeller une vaste palette de lecteurs. 
                      Oui, nous avons vraiment répondu à un besoin 
                      : celui de faire partager au plus grand nombre le plaisir 
                      que nous avions nous-mêmes eu à découvrir 
                      cette auteure. 
                    Comment s'est passée la collaboration 
                      avec l'auteure et le travail d'édition ? 
                    Les Editions de l'Hèbe sont 
                      des éditions « interventionnistes ». 
                      C'est-à-dire qu'avant publication, elles font un 
                      véritable travail d'équipe avec l'auteur. 
                      En effet, nous estimons jouer le rôle de premier lecteur 
                      et nous faisons part à l'écrivain de toutes 
                      nos remarques concernant le texte : de la virgule à 
                      supprimer au paragraphe à étoffer ou à 
                      la fin à revoir nous soumettons toutes nos suggestions 
                      à l'auteur qui demeure toutefois seul maître 
                      à bord en dernier recours. Le travail avec Joëlle 
                      s'est très bien passé, elle était enchantée 
                      de pouvoir entrer ainsi en interaction par rapport à 
                      ses textes. Nous avons eu un rapport d'écoute réciproque 
                      vraiment enrichissant et cette collaboration a été 
                      un véritable plaisir. Ce genre de relations constitue 
                      du reste l'aspect le plus passionnant et le plus gratifiant 
                      du métier d'éditeur. 
                    Avez-vous d'ores et déjà 
                      des projets d'avenir avec Joëlle Stagoll ? 
                     Les Editions de l'Hèbe ne 
                      revendiquent pas « d'écurie » d'auteurs 
                      même si nous trouvons important et intéressant 
                      de pouvoir entretenir un travail de suivi. Notre but principal 
                      est vraiment de lancer des écrivains, de les faire 
                      connaître au public. Il n'y a donc pour le moment 
                      rien de précis en vue avec Joëlle. Nous continuons 
                      à être à sa disposition pour suivre 
                      son évolution littéraire. L'important c'est 
                      que sa sensibilité puisse s'exprimer en toute liberté. 
                      Nous considérons que notre rôle d'éditeur 
                      est d'être à l'écoute, d'être 
                      là, tout simplement. 
                      
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             | 
           
           
            |   Présentation 
              des Romans | 
           
           
             
              
                 
                  |  
                      
                    
 
                       
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                              |  
                                 Ce roman est total, 
                                  puissant, cruel et beau. C'est celui d'une triangulation 
                                  qui déplie les rectilignes du désespoir 
                                  et les angles vifs de la vie. Avec, comme seule 
                                  perspective, l'exigence de l'amour. (Claude 
                                  Luezior) 
                                Qui est cette femme payée 
                                  pour en être une autre? Va-t-elle devenir 
                                  celle qu'on lui demande de remplacer et la rejoindre 
                                  dans la mort ? Ou au contraire va-t-elle revendiquer 
                                  son droit d'exister, aussi? 
                                Extrait 
                                  : "N'importe quels mots pour la 
                                  consoler auraient été hors de 
                                  propos, presque outrageants, même les 
                                  gestes, n'importes quels gestes de tendresse, 
                                  d'affection, auraient été dérisoires 
                                  mais, à la mesure de sa douleur, si totale, 
                                  si profonde, il y avait mon désir d'elle, 
                                  ce désir qui m'habitait depuis longtemps, 
                                  si total, si profond, nous étions comme 
                                  ramenés au commencement des âges 
                                  où seuls les premiers, les plus essentiels 
                                  élans de vie existaient pour communiquer." 
                                Joëlle Stagoll, Rira 
                                  aux Larmes, Editions de l'Hèbe, 2004. 
                               | 
                             
                           
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                              |  
                                 Il est brutalement devenu 
                                  amnésique et sa fille brouille les pistes 
                                  pour l'empêcher de retrouver son identité. 
                                  Quand après longtemps il y parvient, 
                                  quand enfin lui revient le souvenir de son épouse 
                                  tant aimée et de sa fin tragique, un 
                                  autre profil de femme à son insu s'est 
                                  incrusté en lui, fragile comme un fil, 
                                  le retenant de sombrer. Car, plus forte que 
                                  le passé, la vie est là, qui continue, 
                                  et délivre la mémoire. 
                                Extrait 
                                  : "Elle pleure, le visage inondé 
                                  de soleil, de la chaleur revenue, elle pleure, 
                                  de cette envie en elle de dépossession, 
                                  détruire le miroir, renoncer au reflet 
                                  rassurant, pour laisser entrer la lumière, 
                                  la laisser éclairer l'incertain, peut-être 
                                  rien." 
                                Joëlle Stagoll, Par-dessus 
                                  le Toit, Editions de l'Hèbe, 2004.  
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                                 Jeanne est projetée 
                                  à rebours dans son passé et, tandis 
                                  qu'elle en remonte le cours, elle tente vainement 
                                  d'en modifier les événements les 
                                  plus douloureux. Mais, quand elle revit la joie 
                                  fulgurante qu'elle éprouva à la 
                                  naissance de son enfant, elle s'apaise et trouve 
                                  la force de survivre à son insoutenable 
                                  souffrance d'avoir causé l'irréparable. 
                                Extrait 
                                  : "Mais en profondeur la joie demeure. 
                                La joie enfouie. 
                                  Imprévisible. 
                                  Dans quel abysse, source souterraine de vie, 
                                  puise-t-elle donc sa sève, pour qu'une 
                                  simple, une seule de ses racines s'infiltrant 
                                  puisse crever, soulever, basculer la dalle de 
                                  béton de la souffrance ?" 
                                Joëlle Stagoll, Dans 
                                  le Dos du Temps, Editions de l'Hèbe, 
                                  2004.  
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                                 Anka ne se souvient-elle 
                                  pas ? 
                                  Ou ne veut-elle pas se souvenir ? 
                                  Qui est-elle ? 
                                  Celle qu'il lui semble avoir été 
                                  ? 
                                  Ou celle que d'autres tentent désespérément 
                                  de retrouver en elle ? 
                                  Comment le savoir ? 
                                  Puisque d'elle, il ne reste rien... 
                                Extrait 
                                  : Je ne désire plus rien. Il y 
                                  a un train qui passe pas très loin, à 
                                  peu près toutes les heures. Quand je 
                                  l'entends, je pense que j'ai dû prendre 
                                  le train et puis marcher longtemps sans savoir 
                                  où j'allais. Je ne désire rien, 
                                  même pas manger ce petit pain que je serre 
                                  dans ma main pour sentir sa forme lisse, ronde, 
                                  fraîche, comme les larmes sous mes paupières." 
                                Joëlle Stagoll, Anka, 
                                  Editions de l'Hèbe, 2004. 
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            |   Revue 
              de presse | 
           
           
             
              
                 
                  |  
                      
                      « La vie est là 
                      » 
                    Le plus jeune va au jardin d'enfants, 
                      la plus âgée est pensionnaire dans un EMS. 
                      Tous vivent une épreuve. « Malgré tout 
                      la vie est là », ainsi pourrait-on résumer 
                      le credo de Joëlle Stagoll dont les quatre premiers 
                      romans se lisent indépendamment, mais forment une 
                      sorte de tétralogie, articulée autour de sujets 
                      tels que la séparation, la culpabilité des 
                      survivants, la force de l'amour. 
                       
                      [...] 
                      A cohérence thématique, réussites inégales. 
                      Joëlle Stagoll n'évite pas toujours les défauts 
                      de ses qualités (compassion, foi en l'amour, souci 
                      de la justice). Son écriture vibrante s'enferre parfois 
                      dans les impasses existentielles des héros, royaumes 
                      de « l'indicible », de « l'inacceptable 
                      ». Du côté du meilleur, le polyphonique. 
                      Par-dessus le toit séduit particulièrement 
                      avec son ton où la générosité 
                      se mêle d'humour. 
                    E. V. 
                        
                       
                       18.08.2004 
                      
                    Si le thème de l'identité 
                      relie les quatre ouvrages, chacun possède son style 
                      propre. 
                      [...] 
                     Pas de détails charmants 
                      auxquels se raccrocher lorsque la trame de ces drames se 
                      fait trop touffue. Ici, seule l'histoire humaine compte. 
                      Au point même que les quatre romans de Joëlle 
                      Stagoll sont dénués de tout repère 
                      spatio-temporel. Impossible donc de laisser son esprit vagabonder 
                      et de faire surgir des réminiscences de lieux ou 
                      d'époque; bon gré, mal gré le lecteur 
                      devra s'en remettre aux mains omnipotentes de l'écrivaine. 
                      De son côté, elle-même avoue se laisser 
                      guider par ses personnages, «je ne peux pas leur faire 
                      faire n'importe quoi; je les laisse agir selon leur propre 
                      personnalité». Chacun avance donc inéluctablement 
                      vers son destin - un peu à la manière d'une 
                      tragédie grecque. Joëlle Stagoll supervise les 
                      soubresauts de ces êtres souvent extrêmes, se 
                      forçant à respecter un «long travail 
                      d'honnêteté et d'authenticité à 
                      l'égard du lecteur». 
                      
                      19 juin 2004 
                       
                    Page créée le: 08.10.04 
                      Dernière mise à jour le 08.10.04 
                      
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