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Laurence Verrey

 
 

Trois poèmes de Laurence Verrey

Ces textes sont issus de Vous nommerez le jour, recueil à paraître ce printemps aux Editions Samizdat. Nous en remercions l'auteur et l'éditeur.

Le feu déjà dévore ce qui devait mourir

    dans sa langue
        crépite
toute la douleur de l'indicible

    La voix du feu
( serait-elle langue originelle ? )
empêche l'âme de mourir

  réveille le vif - argent
c'est un chemin entre des larmes
un chemin caché entre des lettres
        pour l'esprit sans repos

  Et comme un feu de racines
  longtemps recouvert qui reprend
  la langue se met en transe

  et comme elle le feu
  pur désir et pure mort
s'attaque à la chair dans son fruité
        parfait

* * *


Cela seul que nous aimons assez pour le dire
               peut sauver de la mort
                        les choses
  appelées par leur nom suppliées
              de répondre

  tout ce qui par notre langue prend nom

  - dans le combat de tout instant et la lie de l'injuste
  délivrant la liesse des naissances -

  reçoit vie hors de nous s'épanouit en nous

  tout cela fait racine et nous lie provisoires
            à notre parole singulière

* * *


Ne perds jamais l'ouvert le large
          dans le regard
               Garde
une mère à la porte du cœur

Parmi la foule triste la nuit
a apporté avec elle une étrangère
          venue des Andes

Cyprès et citrons sa chevelure
de corbeaux bleus ses dents d'écumes
tout le Pérou palpite dans un océan
          de montagnes

Le chemin des pleurs est en marche
          avec l'exil
et qui pourrait se soustraire
à cette rivière de sel corrosive ?

Laurence Verrey

Retrouvez Laurence Verrey sur la page auteur qui lui est consacrée :
http://www.culturactif.ch/ecrivains/verrey.htm


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© Le Culturactif Suisse

Page créée le 08.03.05
Dernière mise à jour le 08.03.05

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