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Un savant lyonnais, M. Arnould Lecard, dans ses Recherches historiques sur la coquille des imprimeurs (A. Rey, 1892), s'est attaché à l'origine de l'expression. Il a conclu en faveur de la thèse qui consiste à regarder le symbole de la fraude, la coquille des pèlerins, comme ayant inspiré les imprimeurs. 

Mais cet ouvrage sur la coquille est lui-même, victime de la plus infernale coquille. A la page 17, l’auteur cite le philologue La Curne de Sainte-Palaye. La coquille en a fait La Carne de Sainte-Palaye. C’est là une véritable coquille.

Locard, lui-même, se trompe absolument quand il écrit: "Toute erreur de composition, toute faute commise dans la reproduction typographique d'un texte, constitue une coquille".

La véritable coquille, répétons-le, ne porte que sur une lettre. C'est une lettre mise à la place d'une autre. Elle produit rarement des quiproquos bien graves. C'est pourquoi elle échappe si facilement aux correcteurs et à l'auteur.

Extrait du Dictionnaire de l'imprimerie, par Edmond Morin, typographe, chevalier de la Légion d'honneur, deuxième édition, Bruxelles, 1933, Antoine Seyl Editeur, p. 85