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  Olivier Gaillard / Redites
l'homme qui rit
 

Le juge, un vieillard maintenant, occupe le devant de la scène, il s'accroche à ses souvenirs. Nous nous écorchons tous à nos souvenirs dit Paul. Pour lutter contre l'effritement de sa mémoire, voilà le vieux qui se fait mythomane. A la suite d'un mensonge anodin, il se lance dans une enquête complètement fictive, se pique au jeu, perd les pédales. Mais qui sait si cet univers créé de toutes pièces ne recèle pas la clé de mystères bien réels ?

Arthur, lui, s'est enfui du domicile familial. C'est un tout jeune homme, seize ou dix-sept ans, on l'imagine beau et tourmenté. Ne faudrait-il pas lui offrir un autre prénom, suggère Paul apitoyé, Arthur c'est lourd à porter, non ? Peut-être, concéderait-on, mais nos prérogatives ne s'étendent pas jusque-là. Le texte le décrit comme un garçon obsédé par des rêves de pureté, incapable de profiter de la vie, de sa jeunesse, et de l'amour que lui voue Mélanie. Il va succomber à ses penchants autodestructeurs, et se livrer finalement à un pervers qui, sous ses dehors de gourou bienfaisant, n'attendait qu'une proie consentante pour exercer ses talents de dépeceur. Ca promet dit Paul un dénouement haut en couleurs.

Quant à Louise, la quarantaine, elle ne s'est jamais remise des abus sexuels dont elle a été victime enfant. Malmenée par la vie, mère de deux adolescents dont le père a disparu depuis longtemps, elle s'efforce de garder le cap, aux prises avec un fils caractériel et une fille adorable, Mélanie, qui vie une passion désespérante avec Arthur. Un étrange évangéliste lui offrira son aide, prenant dans son existence une place de plus en plus importante. Mais, se demande le texte, qui est en vérité ce bon apôtre ?

Olivier Gaillard, Redites, l'homme qui rit, O.Gaillard éditeur, 2003